éditoriaux

L'histoire à venir
Dans une époque où semblent dominer le présentisme et le sentiment de fatalité, Patrick Boucheron et François Hartog envisagent ici les contours possibles d’une « histoire à venir ». Au long de deux conférences prononcées lors de la première édition du festival L’histoire à venir à Toulouse en mai 2017 et réunies sous le titre L’histoire à venir (Anacharsis), ils interrogent les liens entre passé, présent et futur pour tenter d’en dévoiler toutes les promesses. Cet ouvrage, le premier d’une série consacrée à la publication de conférences du festival, reflète le souhait de ses organisateurs – la librairie Ombres Blanches, le théâtre Garonne, l’Université de Toulouse et les éditions Anacharsis – de porter l’histoire, ses pratiques et ses enjeux, au sein de l’espace public.
Papiers Althusser

Louis Althusser aurait eu cent ans. L’IMEC prend prétexte de cette commémoration pour inviter de grands lecteurs de son œuvre à commenter quelques pièces emblématiques de ses archives, pour nous inviter à relire une œuvre essentielle pour penser le contemporain. Derrida soulignait la « force rayonnante et provocante de sa pensée ». C’est cette vitalité qu’Étienne Balibar, Jean-Claude Milner, Alain Badiou, Judith Revel, François Regnault, Jean-Luc Nancy et Toni Negri, parmi de nombreux autres, évoqueront, tout au long de l’année, documents à l’appui.
Publicité pour la littérature

Du 26 avril 2018 au 28 avril 2018 se tiendra à l'Imec-Abbaye d’Ardenne et à l'Université de Caen un colloque voué à la Publicité pour la littérature, Marketing et stratégies éditoriales aux XXe et XXIe siècles, dans le cadre du Programme ANR LITTéPUB. La manifestation se propose de mettre en lumière l’influence des techniques de plus en plus offensives du marketing sur le monde des lettres au XXe siècle. Si Sainte-Beuve déplorait déjà en 1839 l’entrée dans l’ère de « la littérature industrielle », et si la publicité éditoriale — à travers l’annonce et la réclame — était déjà devenue pratique courante au XIXe siècle, comment les stratégies publicitaires mises au service de la promotion, de la médiatisation et de la diffusion de la littérature se sont-elles diversifiées et généralisées au cours du siècle suivant, caractérisé par le règne de la publicité et la société du spectacle ?
Temps zéro, clap de fin

Après plus de dix ans d'existence, la revue Temps zéro vouée aux écritures contemporaines ferme le compteur, avec une douzième et donc dernière livraison consacrée aux "Poétiques et imaginaires du care" dirigé par M. Snauwaert et D. Hétu. Le sommaire vise à faire un premier état des lieux littéraire de la notion émergente de care, née de la psychologie du développement, féministe par sa revendication de la moralité de la voix des femmes, militante par sa mise en lumière des tâches jugées subalternes, mobilisée en théorie comme sur le terrain par les sciences politiques et sociales. L’introduction propose une vaste revue interdisciplinaire de la notion, qui fait valoir la transversalité du care. Suivent quatre analyses de poésie, de récits et de romans québécois et français. Puis la voix est donnée à l’écrivain Mathieu Simonet, qui revient dans un texte très personnel sur sa démarche de création, notamment en milieu hospitalier. L'ensemble des sommaires de Temps zéro, dont certains ont fait date, reste évidemment disponible, en libre accès.
Trois écrivaines au Panthéon

À l'initiative du séminaire d'élèves de l'École Normale Supérieure La Voix d'un texte, le Panthéon accueille trois soirées de lectures-commentées consacrées aux voix féminines dans la littérature française. La première est consacrée à Christine de Pizan (28 avril 2018), que feront revivre la comédienne Juliette Rizoud et Jacqueline Cerquiglini. La seconde fera entendre Madame de Staël (26 mai), dont le parcours sera présenté par Catriona Seth, accompagnée par Elsa Lepoivre. Ce sera ensuite au tour de Madame de Sévigné (9 juin) de prendre la parole, dans la voix de Catherine Hiégel et avec les commentaires de Cécile Lignereux.
Classiques de la critique

Après la collection Tirés-à-part déjà saluée par Fabula et qui nous redonne à lire ces jours-ci La Sorbonne par elle-même, une nouvelle collection de "Textes critiques français" initiée par G. Peureux aux éditions Champion se voue à l'édition de textes de critique littéraire et à vocation théorique. Chaque volume vient mettre en contexte le texte retenu, l'édition s'accompagnant d’un essai examinant les enjeux qu’il véhicule et sa postérité critique. Premier titre retenu, parmi ces "classique de la critique" : "Le Pacte autobiographique" de Ph. Lejeune par C. Allamand, qui fait une large place aux débats qu’a suscitée la célèbre étude de 1973, entre son auteur et des écrivains (S. Doubrovsky, A. Robbe-Grillet) ou d’autres théoriciens (P. de Man, G. Genette, G. Gusdorf, etc.).
Fabula entre dans la danse

Après la musique, la peinture et les arts visuels, la collection "Littérature, art, science" des Colloques en ligne de Fabula nous invite à quelques pas de danse, chorégraphiés par N. Kremer et E. Nye. Ce dossier sur La danse et les arts (XVIIIe-XXe siècles), qui réunit les contributions d'une journée d'études à la Sorbonne nouvelle, examine l’art de la danse dans sa spécificité comme dans son rapport à d’autres formes artistiques traditionnelles, dans une perspective à la fois historique et théorique. La perspective historique pose la question de la capacité d’expression de la danse, entre imitation et représentation : quelle est la place pour l’(in)expression de la danse, comme pure plasticité du corps sur la scène ? La perspective théorique met en lumière la capacité créative de la danse, envisagée ici dans ses recoupements et différences avec la littérature, la peinture, la statuaire ou la musique : comment la danse est-elle représentée dans les autres arts – peinture, opéra, sculpture, littérature ? Et inversement, comment la danse peut-elle être un détour inspirant pour les autres arts ?