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L'art queer de la performance / Queer art performance (Montréal)

L'art queer de la performance / Queer art performance (Montréal)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Lise Bizzoni)

Appel de communications

L’art queer de la performance / Queer Art Performance

Colloque international

Université du Québec à Montréal, Canada

2, 3 et 4 mai 2018

Le rapport entre la théorie queer et les théories de la performance, du performatif et de la performativité a été marqué très fortement par la publication de Gender Trouble et de Bodies That Matter (1993) de Judith Butler. Si Butler reprenait et déplaçait les théories sur les performatifs proposées par J.L. Austin, John Searle et Jacques Derrida, son travail s’inscrivait aussi dans la critique des travestis, des drag queens et du camp propres aux milieux gays du 20e siècle. D’une certaine façon, Butler s’inspirait des problématiques explorées, entre autres, par Susan Sontag dans ses « Notes on Camp » (1964) et Esther Newton dans Mother Camp : Female Impersonators in America (1972).

Dans ce passage des études gays et lesbiennes vers la théorie queer, la problématique de la performance a été configurée de diverses manières comme en témoignent de nombreuses publications (voir la liste des références à la fin de ce document). Dans le cadre de ce colloque sur l’art queer de la performance, nous invitons des chercheurs universitaires, des critiques culturels, des activistes LGBTQ+, des artistes à questionner, à remettre en question et à (re)définir à partir de la plus grande diversité de points de vue possible la théorie queer, les théories de la performance, du performatif et de la performativité ainsi que le rapport queer/performance. Même si la théorie de la performance a été jusqu’ici particulièrement importante aux États-Unis – pensons aux travaux d’Erving Goffman, Victor Turner, Richard Schechner, Dwight Conquergood, Barbara Kirshenblatt-Gimblett, Marvin Carlson, Peggy Phelan, Rebecca Schneider, Jill Dolan, etc. – dans le cadre de ce colloque nous voulons explorer l’art queer de la performance de manière innovatrice, subversive et transgressive, et ce, à partir de perspectives interculturelles et transnationales. La performance queer devient ainsi toujours instable, insaisissable, changeante, en équilibre précaire, en déséquilibre, hétérogène, contradictoire, aporétique, multiple, diverse, polysémique, risquée, dangereuse, en état constant de résistance, etc.

Les présentations comme telles peuvent porter sur plusieurs domaines d’étude :

le théâtre, la littérature, le cinéma, le documentaire, l’art performance, le multimédia  les marches, les commémorations, les défilés, les émeutes, les descentes et les arrestations par la police les condamnations, les emprisonnements et les exécutions les quartiers gays, les lieux LGBTQ+ de rencontre, les saunas, les sexe-clubs, les bars, les clubs, les raves, les after-hours les espaces intimes, familiaux et domestiques les discours et les pratiques médicales, psychologiques, sexologiques et psychanalytiques les sites Web, les applications en ligne pour les personnes et les groupes LGBTQ+, les nouvelles technologies et l’Internet en général la performativité de l’état/nation face aux pressions revendicatrices des communautés LGBTQ+.

En somme, tout ce qui donne lieu à des relations et à des interrelations, à des actions et à des interactions, à des rapports, à des contacts, à des liaisons, à des commerces, à des échanges qui sont de l’ordre de ce que nous pouvons définir d’une manière ou d’une autre comme un type de performance queer – que cette performance soit artistique, culturelle, sociale, politique, médicale, technologique, virtuelle, etc. Nous pouvons aussi penser à l’intersectionalité queer, prenons par exemple le mouvement Black Lives Matter qui entrecroise les questions de sexualité, de racisme et de brutalité policière contre les personnes queer racisées.

Pour ce colloque, nous acceptons des propositions de communication, de sessions, de tables rondes, de performances et d’ateliers en français et en anglais. Les propositions, d’une longueur maximale de 300 mots, doivent indiquer le nom du/de la chercheur.e ou du /de la performer, son affiliation institutionnelle, s’il y a lieu, et son courriel. Les propositions sont à envoyer au plus tard le 1er novembre 2017 par courriel aux professeurs :

Domenico Beneventi 

Luc Bonenfant 

Jorge Calderón

Pascal Michelucci

*

RÉFÉRENCES SUR LE RAPPORT ENTRE LA THÉORIE QUEER ET LES THÉORIES DE LA PERFORMANCE

Acts of Intervention : Performance, Gay Culture, and AIDS (1998) de David Román.

Disidentification : Queers of Color and the Performance of Politics(1999) de José Esteban Muñoz.

Cast Out : Queer Lives in Theater (2006) de Robin Bernstein.

Feminist and Queer Performance (2009) de Sue-Ellen Case.

Queer Political Performance and Protest (2009) de Benjamin Shepard.

Bulldaggers, Pansies, and Chocolate Babies : Performance, Race, and Sexuality in the Harlem Renaissance (2011) de James F. Wilson.

Contemporary British Queer Performance (2012) de Stephen Greer.

Performing Queer Latinidad : Dance, Sexuality, Politics (2012) de Ramón Rivera-Servera.

Two-Spirits Acts : Queer Indigenous Performances (2013) de Waawaate Fobister et Muriel Miguel.

Butch Queens Up in Pumps : Gender, Performance, and Ballroom Culture in Detroit (2013) de Marlon M. Bailey.

Acts of Gaiety : LGBT Performance and the Politics of Pleasure (2013) de Sara Warner.

Queer Dramaturgies : International Perspectives on Where Performance Leads Queer (2015) d’Alyson Campbell et Stephen Farrier.

Queer Performance and Contemporary Ireland: Dissent and Disorientation (2016) de Fintan Walsh.

The Queer Limit of Black Memory : Black Lesbian Literature and Irresolution (2016) de Matt Richardson.

Blacktino Queer Performance (2016) de E. Patrick Johnson et Ramón Rivera-Servera.

RuPaul’s Drag Race and the Shifting Visibility of Drag Culture : The Boundaries of Reality TV (2017) de Niall Brennan et David Gudelunas.

Time Slips: Queer Temporalities, Contemporary Performance, and the Hole of History (2017) de Jaclyn Pryor.