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Écriture, réécriture ou citation: les procédés de composition des textes médicaux antiques (Lausanne)

Écriture, réécriture ou citation: les procédés de composition des textes médicaux antiques (Lausanne)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Université de Lausanne)

Appel à posters

Colloque «Écriture, réécriture ou citation: les procédés de composition des textes médicaux antiques»,

Université de Lausanne, 23–25 septembre 2019

 

Dans le cadre du colloque international « Écriture, réécriture ou citation : les procédés de composition des textes médicaux antiques » (Lausanne, 23-25 septembre 2019), quatre bourses sont offertes à de jeunes chercheurs·euses afin de leur permettre de venir présenter leurs travaux sous la forme d’un poster de format A1 (594 x 841 mm), lors de la séance de posters du mardi 24 septembre.

L’hébergement et les repas leur seront offerts pour toute la durée du colloque ; le transport reste en revanche à leur charge.

Un résumé du projet de recherche (1000 signes avec espaces) accompagné d’un bref curriculum vitae pourra être envoyé à la fois à brigitte.maire@unil.ch et nathalie.rousseau@sorbonne-universite.fr jusqu’au 1er juillet inclus.

La réponse sera donnée au plus tard le 5 juillet.

Langues parlées durant le colloque : français, italien, espagnol, anglais, allemand.

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Le savoir médical des Anciens, depuis l’âge grec classique jusqu’à l’Antiquité tardive et au delà, nous a principalement été transmis sous la forme d’importants corpus de textes (Collection hippocratique, traités galéniques) ou de sommes écrites en latin ou en grec, comme la Médecine de Celse, les Collections médicales d’Oribase, ou les traités d’Aétius d’Amide, d’Alexandre de Tralles ou encore de Paul d’Égine.

Or nombreux sont les textes qui, au sein de ces vastes ensembles, se répondent, dans un même traité (« rédactions parallèles ») ou à différentes époques, qu’ils soient parfaitement identiques, qu’ils divergent seulement de quelques mots, ou que l’un apparaisse l’abrégé, l’amplification ou la traduction de l’autre.

La première question qui se pose alors généralement est de savoir si le texte le plus récent est issu du plus ancien, ou si les deux dérivent d’un ou de plusieurs textes antérieurs. Cependant, nombre de recherches récentes ont montré que la composition des textes médicaux fait appel à une grande diversité de sources : si l’importance des textes des prédécesseurs ne peut être négligée, comme l’illustre l’activité philologique d’un Galien par exemple, l’expérience personnelle, la transmission orale des savoirs théoriques et pratiques ainsi que la médecine dite « populaire » sont tout aussi essentielles. D’autre part, l’intérêt des chercheurs pour les sources les plus anciennes laisse peu à peu également une place à l’étude de l’originalité propre de chaque somme médicale : chacune d’entre elles est en effet irréductible à une simple collection de témoignages de textes plus anciens par ailleurs perdus, et n’est pas dissociable du contexte historique et épistémologique dans lequel elle a été conçue.

Ces nouvelles perspectives font naître de nouvelles interrogations. Du point de vue de l’ecdotique, quelles conséquences entraînent-elles pour le choix des leçons lorsqu’un texte est présent dans différentes compilations ? D’un point de vue méthodologique, comment identifier les différentes voix dans des textes de nature hétérogène, et délimiter, par exemple, la fin précise d’une section explicitement présentée comme une citation ? Comment déterminer le statut d’un texte qui est visiblement cité de mémoire, ou encore celui d’un autre que le lecteur moderne analyse comme une réécriture, mais qui n’est pas indiqué comme tel par l’auteur ancien ? Quels sont les critères permettant de reconnaître l’originalité d’un texte présentant de légères divergences par rapport à un autre, et à quels moyens matériels peut-on avoir recours pour repérer ces divergences, au sein d’œuvres très étendues pour lesquelles l’on ne dispose souvent ni d’une édition récente, ni d’une traduction dans une langue moderne ? Dans quelle mesure les variations lexicales d’un texte à l’autre peuvent-elles être considérées comme des choix signifiants, ou au contraire rapportées à une simple question d’usage ? Par ailleurs, du point de vue de l’histoire des idées, jusqu’à quel point l’autorité des « anciens médecins » peut-elle justifier la reprise de textes entraînant la présence de théories contradictoires au sein d’un même traité ? Inversement, quelles inflexions un texte a-t-il pu subir lorsqu’il est cité dans un contexte polémique ?

Ce colloque propose ainsi de réunir des chercheurs qui, abordant des textes de différentes périodes sous les différents angles de l’édition, du commentaire, de la lexicologie, de l’histoire des sciences ou de l’histoire des idées, se trouvent confrontés à ces mêmes questions. En mettant en lumière la variété et la richesse des procédés de réappropriation des sources, cette rencontre permettra de faire avancer la réflexion sur l’élaboration du savoir médical et les différents canaux de sa transmission.

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Informations : http://unil.ch/medecineancienne/colloques/