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Censure(s) dans les mondes anglophones, du XXème s. à nos jours: contournement, détournement, retournement (Bordeaux)

Censure(s) dans les mondes anglophones, du XXème s. à nos jours: contournement, détournement, retournement (Bordeaux)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Vincent Jaunas)

Depuis le début du XXème siècle, les nombreuses innovations technologiques dans le domaine de la communication ont conduit à une multiplication sans précédent des plateformes d’expression, aussi bien dans la sphère artistique que dans la sphère médiatique; à l’avènement d’une radio et d’une télévision souveraines a succédé l’émergence des réseaux sociaux en ce début de XXIème siècle, permettant à de simples individus de s’adresser potentiellement à un public de masse. Chacune de ces innovations est inextricablement liée à l’histoire scientifique et culturelle des pays anglo-saxons, de l’invention de la télévision par l’écossais John Logie Baird à la création d’internet sous l’égide de l’armée américaine.

Nous pourrions donc être amenés à penser que le monde contemporain atteint            l’aboutissement d’un idéal de liberté d’expression forgé par les principes démocratiques anglo-saxons - citons bien sûr le Premier Amendement de  la Constitution américaine ou encore le fameux​Speaker’s Corner​ qui, depuis 1872, offre aux londoniens la possibilité de s’exprimer sans contrainte. Néanmoins, la notion de censure, qui peut sembler paradoxale dans une ère de communication globale et instantanée, demande à être réenvisagée.

Les récents débats autour de wikileaks ou la remise en cause des sources d’informations traditionnelles par certains chefs d’état soulignent l’impossibilité d’envisager un XXIème siècle libre de toute censure. Quand bien même nous le pourrions, l’auto-censure n’est-elle pas la plus insidieuse des privations d’une parole libre ? Et si l’abolition totale de la censure semble utopique, est-elle même souhaitable? Peut-on, doit-on tout dire sous prétexte que les nouveaux moyens d’expressions le permettent? 

Ce colloque ambitionne d'interroger les différentes tactiques employées par artistes, journalistes et citoyens lambda du monde anglo-saxon afin de contourner la censure (s'exprimer malgré les interdits), la détourner (utiliser la censure comme stimulant à la création) et parfois même la retourner (la liberté de parole des réseaux sociaux ne provoque-t-elle pas une nouvelle forme de censure, celle de la masse contre l’individu, où chacun devient le censeur de l’autre?). Il s’agira ainsi d’explorer les diverses possibilités d’aborder ce concept et de l’étudier non comme le propre de la tyrannie, mais comme la face cachée, et pourtant indissociable, du rêve anglo-saxon d’une liberté d’expression pleine et sans contrainte.

Censure(s) s'inscrit dans le cadre des colloques Jeunes Doctorants du laboratoire CLIMAS (Cultures et Littératures des Mondes Anglophones) de l'université Bordeaux-Montaigne. Il est ouvert à tous doctorants ainsi qu'aux enseignants-chercheurs et aura lieu en mars 2018. Il encourage une approche pluridisciplinaire et est ouvert à toutes les spécialités pouvant éclairer un aspect de la censure dans les mondes anglophones du XXème siècle à nos jours.

Les propositions de communication (10 lignes maximum) ainsi qu'une courte notice bibliographique, sont à adresser avant le 18 décembre 2017 à:

- terence.richert@etu.u-bordeaux-montaigne.fr

- vincent.jaunas@etu.u-bordeaux-montaigne.fr