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Francophonie arabe : écritures migrantes et littérature-monde (Bucarest)

Francophonie arabe : écritures migrantes et littérature-monde (Bucarest)

Publié le par Philippe Robichaud (Source : Luica Larissa)

Appel à communication

Colloque international

28-29 septembre 2019

Université de Bucarest (CEREFREA Villa Noël)
&
Université de Bordeaux Montaigne (TELEM – CIEMAM EA4195)

 

Francophonie arabe : écritures migrantes et littérature-monde

 

L’objectif de ce colloque, organisé par le CEREFREA (Université de Bucarest) et TELEM EA4195 – CIEMAM (Centre interdisciplinaire des études sur le monde arabe et musulman, Université Bordeaux Montaigne) est d’examiner les écritures migrantes (francophones) du Maghreb et du Machreq selon cette perspective qui prend en compte l’émergence d’« un imaginaire-monde en français » (Alain Mabanckou, 2018). 

« La littérature fait de nous tous des excentrés. Nous vivons dans le cercle de Pascal, dont la circonférence est partout et le centre nulle part. Mais si nous sommes tous excentrés, alors nous sommes tous au centre » (Carlos Fuentes, Géographie du roman, Gallimard, 1997). La littérature est une géographie ouverte, interdépendante, métissée. Dans un monde dit globalisé, et à l’ère du postcolonialisme (Jean-Marc Moura & Yves Clavaron) et des migrations contemporaines, des questions se posent avec acuité : que signifie être exilé, migrant, déplacé, vivre entre plusieurs langues et mondes ? Comment définir la « condition de l’exilé », le « sujet migrant ? » (Alexis Nouss, 2015). L’écrivain migrant, déplacé, expatrié est-il out of place (Edward Said) ? Du fait de leur expérience du déplacement et du décentrement, les écrivains exilés/migrants contribuent de manière décisive à la critique et à la déconstruction des processus d’essentialisation de l’identité, de la culture, de la nation ou du territoire. Selon Edward Said, « ces épreuves engendrent une urgence, pour ne pas dire une précarité de la vision et une fragilité de l’énoncé, qui rend l’usage du langage bien plus intéressant et provisoire qu’il ne l’aurait été autrement » (Réflexions sur l’exil et autres essais, Actes Sud, 2008). L’exil et la migration amènent à comprendre que l’objet du langage est aussi l’expérience, et pas seulement lui-même. Les écritures migrantes expriment une dislocation dans le langage et dans l’être, échappant ainsi au monolinguisme ou aux assignations traditionnelles et faisant de l’écrivain un « étranger professionnel » (Dominique Combe, « Derrida et Khatibi – Autour du Monolinguisme de l’autre », 2016). Dans son article : « Écrivains migrants, littératures d’immigration, écritures diasporiques », Nathalie Philippe retrace la richesse de la notion de « migration » et l’ambivalence des positionnements à l’égard de l’écrivain diasporique ou migrant allant jusqu’à la suspicion : « Cette considération sur l’écrivain en situation d’exil, qu’il s’agisse d’un choix ou bien d’un bannissement, s’applique communément à l’ensemble des écrivains migrants, faisant l’objet d’une classification spécifique dans la littérature mondiale. Depuis le concept de Weltliteratur énoncé par Goethe qui a cette volonté de rassembler des écrivains ayant dépassé leur contexte originel, jusqu’à celui de Littérature-Monde initié par les écrivains français Michel Le Bris et Jean Rouaud en 2007 et visant à abolir les frontières littéraires entre les écrivains français et écrivains francophones, les seconds étant catégorisés comme écrivains périphériques, […] les écrivains migrants, et plus précisément, les écrivains originaires d’anciens pays colonisés, ont toujours fait l’objet d’abusives catégorisations, que ce soit en vue de leur défense ou bien de leur marginalisation » (in Hommes & Migrations, n° 1297, 2012). Pour sa part, Maxime Del Fiol affirme que « la notion de migration, à la fois neutre et générique, a le mérite de renouveler le débat en le dégageant du vieux mot si piégé de francophonie, en déplaçant l’attention sur les phénomènes de déplacements géographiques et de circulations culturelles transnationales, et en insistant sur leur importance dans la création littéraire des auteurs » (Maxime Del Fiol, De la littérature française à la littérature mondiale en français. Pour une relecture francophone de l’histoire littéraire française, 2019, à paraître). L’écriture des écrivains francophones, dont un grand nombre sont des écrivains migrants, « est traversée par l’expérience de la mobilité géographique et culturelle et parfois par celle du déracinement et du “déplacement” qui, comme Thomas Brisson le montre à propos des intellectuels postcoloniaux, les rend “sans place ni lieux propres” » (Ibid.). Il s’agit ainsi de réfléchir à la francophonie arabe comme espace littéraire transnational et plurilingue en relation féconde avec différents espaces nationaux et transnationaux.

 

Ayant pour objet les écritures francophones migrantes du monde arabe, les communications pourront se déployer selon les axes suivants :

• Migration, exil, diaspora, déplacement, déracinement, écrivains migrants

• Langue, monolinguisme, plurilinguisme, traduction

• Hospitalité, accueil, décentrement, hybridité, circulation transnationale 

• Littérature et mondialisation, études postcoloniales, imaginaire-monde

 

Les communications n’excèderont pas 25 minutes. 

Vos propositions sont à envoyer à Mounira Chatti (mounira.chatti@u-bordeaux-montaigne.fr), Larissa Luica (larissa.luica@villanoel.ro) et Simona Necula (simona.necula@villanoel.ro).

Calendrier :

Nous invitons les chercheurs intéressés à nous envoyer avant le 30 juin 2019 une proposition de communication en indiquant les éléments suivants :

• Titre de la communication, nom des auteurs et institutions de rattachement, 5 à 7 mots clefs

• Proposition de communication de 300 mots maximum + une brève notice bio-bibliographique

• 15 juillet 2019 : diffusion des communications retenues

• 15 septembre 2019: envoi du programme finalisé

• 28-29 septembre 2019 : tenue du colloque à Bucarest.

Frais d’inscription :

Il n’y a pas de frais d’inscription. 

Les repas de midi et du samedi soir seront pris en charge par les organisatrices. 

Restent à la charge des participants : les frais de transport pour venir à Bucarest, les frais d’hébergement. 

 

Comité d’organisation : 

Mounira Chatti, Professeure, Université Bordeaux Montaigne

Larissa Luica, Chercheure, CEREFREA

Simona Necula, Chercheure, CEREFREA

 

Comité scientifique : 

Mounira Chatti, Professeure, Université Bordeaux Montaigne

Maxime Del Fiol, Maître de conférences HDR, Université Montpellier Paul Valéry

Omar Fertat, Maître de conférences, Université Bordeaux Montaigne

Martine Job, Professeure émérite, Université Bordeaux Montaigne

Larissa Luica, Chercheure, CEREFREA

Jean-Marc Moura, Professeur, Université Paris Ouest Nanterre – IUF

Simona Necula, Chercheure, CEREFREA

Rennie Yotova, Organisation Internationale de la Francophonie (OIF)