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Colloque Paul-Jean Toulet (Pau / Guéthary)

Colloque Paul-Jean Toulet (Pau / Guéthary)

Publié le par Marc Escola (Source : Isabelle Chol)

Paul-Jean Toulet, le « prisme » de l’écriture

Colloque international organisé à l’occasion

du Centenaire de la mort de Paul-Jean Toulet

23-24 septembre 2020, à Pau

25 septembre 2020, à Guéthary

 

L’œuvre de Paul-Jean Toulet (Pau, 1867 – Guéthary, 1920) occupe une place singulière dans le champ des études littéraires. Robert de la Vaissière, dans son Anthologie Poétique du XXesiècle(Éd. G. Crès et cie, 1923), lui accorde une place que la préface présente comme centrale dans un classement qui consiste à « distribuer les noms des poètes, des plus disciplinés aux plus libres » (p. XXVIII). Citant Villon, Nerval et Verlaine comme représentants de cette « ligne centrale » marquée par la « pudeur » et la discrétion, il poursuit : « Ici prendrait place le nom de P.-J. Toulet, qui, comme plus tard Carco, comme parfois l’exquis Jean Pellerin, exprima cette mesure délicate et brève, une angoisse divinisée. » (p. XXIX). On entend, dans cette présentation et les écrivains cités, le privilège accordé par l’un des leurs aux poètes de l’école fantaisiste, qui ont reconnu dans la poésie de Paul-Jean Toulet un modèle. La postérité retiendra surtout, de l’œuvre de Paul-Jean Toulet, sa poésie et ses Contrerimes, ce dont témoignent les éditions de ce recueil sous la direction de Michel Décaudin (Gallimard, 1979) et de Jean-Luc Steinmetz (Garnier-Flammarion, 2003). Cette reconnaissance est toutefois relative, au regard notamment du peu d’espace qui est accordé à ses poèmes dans les anthologies de la poésie du XXsiècle. De même, malgré les quelques études qui lui ont été consacrées plus récemment, dans les années 1980 et depuis les années 2000, l’ensemble de l’œuvre reste souvent méconnu. Peu d’ouvrages critiques ont porté sur les récits, sur le théâtre ou sur les écrits sur l’art et la littérature de celui qui fut encore chroniqueur, malgré l’édition des Œuvres complètesavec apparat critique, par Bernard Delvaille, Michel Décaudin et Pierre-Olivier Walzer (Robert-Laffont, 2003).

L’objectif du colloque international Paul-Jean Toulet, le « prisme » de l’écriture est ainsi de rendre hommage à l’œuvre dans son ensemble et sa diversité pour en dessiner les lignes de force. Le nom « prisme » employé à plusieurs reprises par Paul-Jean Toulet laisse entendre cette diversité orchestrée par un regard naïf, adjectif que l’on entendra ici dans le sens qu’il a encore au début du XXesiècle et qui l’associe à natif. Tel est le regard des enfants que Paul-Jean Toulet décrit dans Monsieur de Paur : « Tout ce qu’ils voient, serait-ce la plus fade lumière, leur prisme en fait de la pierrerie » (Œuvres Complètes, p. 208). Mais, sous la plume de Paul-Jean Toulet, le régime euphorique de la pierrerie laisse aussi entendre, par son excès, son caractère illusoire ou artificiel lorsque « Ce n’est que prismes, reflets, soleil de minuit, et tous ces mille prestiges dont pas un ne chauffe le cœur » (Les trois imposturesŒuvres Complètes, p. 171). Prestige, vertige ou vestige d’un regard qui ne saurait être seulement naïf ni superficiel, lorsque la précision de la ciselure se confronte à la multitude de ses reflets, lorsque la gravité voisine la légèreté, l’œuvre témoigne d’une acuité à laquelle l’image du prisme, en écho au domaine optique, n’est pas étrangère.

Du chatoiement produit par le prisme de cristal, de la réfraction et de la décomposition optique qu’il permet, nous retiendrons ce qu’ils supposent de variations mais aussi d’organisation de ces variations, et d’anamorphose redoublée lorsqu’il se fait pluriel. En retour, l’image du prisme invite à laisser ouverts les champs d’investigations possibles de l’œuvre, qu’il s’agisse d’en approfondir l’étude des formes — leurs modalités et leurs tonalités, les glissements de l’une à l’autre, les jeux d’intertextualité, de pastiche et de parodie, les thématiques et les motifs récurrents —, d’en dessiner les caractéristiques au regard de cette période de transition dans laquelle elles s’inscrivent — période marquée par le symbolisme, l’esprit nouveau et les premières avant-gardes —, de souligner l’ethos qu’elles mettent en scène, ou encore d’interroger la réception de l’œuvre, son actualité et sa postérité.

 

Colloque organisé par l’Université de Pau et des pays de l’Adour (ALTER), 

en partenariat avec      le Musée de Guéthary

                                    la Médiathèque André Labarrère

                                    l’Université de Lille (ALITHILA)

 

Responsables :

Sandrine Bédouret-Larraburu : sandrine.bedouret@univ-pau.fr                                                                    

Isabelle Chol : isabelle.chol@univ-pau.fr       

            

Adresse postale :        

Laboratoire ALTER (Arts / Langages : Transitions & Relations)

Université de Pau et des Pays de l’Adour

Avenue du doyen Poplawski

BP 1160 64013 Pau Cedex

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Calendrier et modalités de soumission des propositions de communication :

Date limite d’envoi des propositions : vendredi 10 octobre 2019

Notification de l’acceptation des contributions : vendredi 8 novembre 2019

Les propositions doivent être envoyées par courrier électronique à Sandrine Bédouret-Larraburu et à Isabelle Chol (adresses ci-dessus).

Elles doivent comporter :

  • le résumé de votre communication d’une dizaine de lignes,  
  • votre notice biobibliographique.

Merci de les transmettre dans un seul document au format word, intitulé avec votre nom de famille en majuscule, suivi d’un point et de « TOULET » (ex. : DURAND.TOULET).