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Diffusions, enjeux et portées de la représentation du corps de la sorcière et de la magicienne en Europe occidentale, du XVIe au XIXe s

Diffusions, enjeux et portées de la représentation du corps de la sorcière et de la magicienne en Europe occidentale, du XVIe au XIXe s

Publié le par Vincent Ferré (Source : Emilie Lehours)

Journée d’étude 13 juin 2019 (Université de Nantes, CRINI) :

Diffusions, enjeux et portées de la représentation du corps de la sorcière et de la magicienne en Europe occidentale, du XVIe au XIXe siècles

 

            Si les magiciennes sont nommées (Alcina, Morgana, Médée, Circée), les femmes accusées de sorcellerie diabolique aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles restent anonymes jusqu’à ce qu’elles soient dénoncées et que leur identité soit déclinée dans les procès pour sorcellerie. Dans ces mêmes procès, plusieurs paramètres sont motifs d’accusation et parmi ceux-ci le corps de la sorcière sur lequel se trouvent les stigmates révélateurs de son appartenance à l’engeance démoniaque.

            La magicienne relève plus de la mythologie, de la fiction, tandis que la sorcière diabolique appartient à une réalité paysanne. Le corps de la sorcière moderne est présenté par les démonologues comme un corps hors norme puisqu’il reflète des actions transgressives et marginales. Quelles sont alors les représentations physiques de la sorcière et de la magicienne ? La première est souvent laide et âgée tandis que la seconde est jeune et belle, mais cette polarisation n’est pas systématique. Leur apparence change au fil des siècles et se juxtapose aux changements sociétaux. Le corps se fait miroir du monde ; le rapport entre société et corporalité prend ici tout son sens et met en lumière le paradoxe du corps féminin, victime de conceptions misogynes héritées de l’Ève pécheresse.

            Sorcières et magiciennes  sont des « hommasses », des « viragos » qui bouleversent les codes archétypaux de la société patriarcale. La sorcière et la magicienne remettent en question la hiérarchisation des sexes et contribuent à diffuser une peur du corps féminin méconnu des hommes scientifiques. La représentation du corps de la sorcière et de la magicienne – décrié et condamné ou élevé et idéalisé – présente dans tous les types de discours se révèle être profondément liée à l’histoire de la construction et de l’affirmation du pouvoir.

            Cette journée d’étude est le premier volet d’une réflexion qui souhaite s’inscrire dans les études de genre et la vision du corps considéré comme hors norme, monstrueux, marginal. Cette première partie consacrée au corps des sorcières et des magiciennes accueillera des communications relevant des domaines linguistique, historique, littéraire, artistique, juridique. Elle portera sur les représentations iconographiques, textuelles de ces femmes et « non-femmes » attirantes ou repoussantes en Europe occidentale. La langue de communication sera le français. Les articles issus de cette journée pourront donner lieu à une publication commune au second volet moderne et contemporain.  

Modalités : La journée d’étude aura lieu à la Faculté des langues étrangères (FLCE) de Nantes le jeudi 13 juin 2019. Les propositions de communication (environ 500 mots accompagnés d’une courte biographie) doivent être envoyées simultanément à Ana Condé : ana.conde@univ-nantes.fr et Émilie Lehours : emilie.lehours@univ-nantes.fr avant le 10 mars 2019.