Actualité
Appels à contributions
Images et imaginaires de l’Afrique postcoloniale dans le reggae africain

Images et imaginaires de l’Afrique postcoloniale dans le reggae africain

Publié le par Université de Lausanne (Source : Koffi Brou Dieudonné)

Images et imaginaires de l’Afrique postcoloniale dans le reggae africain

 

Publication d'un ouvrage collectif 

Initiateur : Club reggae de l’Université Alassane Ouattara

Sous la direction de Dr Brou Dieudonné KOFFI (Spécialiste de Tiken Jah Fakoly et président du Club reggae de l’Université Alassane Ouattara)

Date limite de proposition des résumés : 15 mai 2018

 

PRESENTATION 

Né à la fin des années 60 en Jamaïque, le reggae « est devenu aujourd’hui une musique africaine. En dehors de la Côte d’Ivoire [et ses stars Alpha Blondy, Tiken Jah Fakoly, Fadal Day, Jim Kamson, etc.], de nombreux artistes se sont révélés dans d’autres pays. En guise d’exemple, il y a le célèbre Lucky Dube d’Afrique du Sud ; Jah Lude d’Éthiopie ; Jah Verity et Sana Bob du Burkina Faso ; Takana Zion de la Guinée, etc. » (B. D. Koffi, 2017, Sarrebruck, p. 83). À cette liste, non exhaustive, l’on peut ajouter de très politiquement engagés togolais comme Ras-Li, Kouassi Joe et Rama teacher.

Le reggae est donc bien enraciné en Afrique, d’où sont partis les ancêtres de ses premiers adeptes. Contrairement à des pionniers jamaïcains comme Bob Marley, Peter Tosh et Joseph Hill qui revendiquaient la légalisation de la « ganja » à travers des titres et/ou des photographies ; contrairement à leurs contemporains jamaïcains qui semblent sacrifier de plus en plus le reggae roots au profit du Dancehall, les reggaemen africains sont plus préoccupés à disséquer l’Afrique de leur temps : l’Afrique postcoloniale.

Ils s’insurgent tantôt contre la continuation de la colonisation par de nouveaux paradigmes comme la « coopération » et la « mondialisation » (Tiken Jah, Y’en a marre, 2002) ; tantôt contre le tribalisme, la mauvaise gouvernance, la confiscation du pouvoir (Alpha aborde toutes ces questions). Ils se considèrent également comme des « vendeurs » et des « exportateurs » de la culture et des valeurs sociales africaines.

L’utilisation des tenues et instruments traditionnels par plusieurs artistes dont Tiken Jah Fakoly, l’autoproclamé citoyen africain, le montre bien. De même l’usage des langues vernaculaires, des pas de danses traditionnelles attestent aussi de la nouvelle dimension du reggae en Afrique. La prophétie de Marley s’est donc accomplie ! En effet, la figure emblématique du reggae avait prédit que lorsque cette musique retournerait en Afrique, elle prendrait une autre dimension.

C’est justement cette dimension du reggae qui consiste à décrypter, à valoriser et à panser l’Afrique postcoloniale en vue d’un avenir plus reluisant, qui nous intéresse ici. Il est précisément question de répondre à une préoccupation essentielle : considérant que le reggae est par son essence une musique de dénonciation, de revendication et d’action, comment scrute-t-il l’Afrique d’après les indépendances ? Quel regard les artistes reggaemen portent-ils sur leur continent après des décennies d’indépendances ? Comment l’imaginent-ils ? Ces artistes qui « conscientisent » peuvent-ils revendiquer justement le statut d’intellectuels, se mesurant le plus souvent à l’aune des diplômes ?

Des axes suivants pourraient contribuer à l’analyse de ces questions et leurs implications :

—Reggae africain et reggae jamaïcain ;

—Reggae et pensée africaine ;

—Reggae et politique en Afrique ;

—Reggae et société en Afrique ;

—Reggae et jeunesse africaine ;

—Reggae et valeurs sociales de l’Afrique ;

—Reggae et développement en Afrique ;

—Le Reggae et la femme africaine ;

—Reggae et histoire de l’Afrique ;

—Reggae et questions scientifiques en Afrique ;

—Reggae et religion en Afrique ;

—Reggae et l’Afrique de demain ;

 —etc.

 

CONTRIBUTIONS 

Les contributions attendues des universitaires et d’autres intellectuels doivent respecter les normes suivantes :

  • langues de travail: français ;
  • taille de l’article: entre 10 et 15 pages;
  • fichier au format WORD,  Times New Roman 12, interligne 1,5, marges normales;
  • la première page doit comporter: le titre de l’article (en minuscule, police 14 et en gras), les noms, prénoms, adresse électronique et, si possible, affiliation institutionnelle de l’auteur ou des auteurs, un résumé de l’article 300 à 500 mots en français, 5 à 8 mots-clés ;
  • les références intratextuelles seront présentées selon le modèle APA 2017 (nom de l’auteur, année: page-s). À télécharger sur Internet;
  • notes explicatives en bas de page autorisées, mais en police 10, interligne simple;
  • l’alinéa s’ouvre avec un retrait d’une tabulation;
  • la coupure à l’intérieur de la citation sera marquée par des crochets [...];
  • les citations courtes (moins de 40 mots) doivent être incorporées dans le corps du texte et mises en italique, entre des guillemets;
  • les citations longues (plus de 39 mots) devront être séparées du corps du texte en pavé (saut de ligne avant et après la citation), avec un retrait de 2 tabulations, interligne simple, police 10;
  • la bibliographie finale doit reprendre les références utilisées dans le texte (corps du texte et notes de bas de page), par ordre alphabétique des auteurs et par ordre chronologique de leurs productions au cas où il y en a plusieurs.
  • numérotation continue des parties de la contribution en chiffres arabes.

 

MODALITÉS DE SOUMISSION:

Les résumés, de 300 à 500 mots, sont à adresser à la fois à

clubreggaeua@gmail.com et broudieudonne.koffi@raiffet.org  au plus tard le 15 mai 2018.

 

CALENDRIER

  • date de publication de l’appel: 12 mars 2018;
  • date limite d’envoi des propositions de contribution: 15 mai 2018;
  • date de communication des avis du comité scientifique: 31 mai 2018;
  • date limite d’envoi des articles: 31 juillet 2018;
  • date du retour de l’instruction : 31 août 2018 ;
  • date limite du retour des corrections après instruction : 15 septembre ;
  • date de publication de l’ouvrage: décembre 2018.

                                 

RESPONSABLE :

Dr Brou Dieudonné KOFFI

 

DISCOGRAPHIES INDICATIVES

BLONDY Alpha, 1985, Apartheid is Nazism, France, EMI.

BLONDY Alpha, 1998, Armée française, Abidjan.

FAKOLY Tiken Jah, 1996, Mangercratie, Abidjan..

FAKOLY Tiken Jah, 2002, Françafrique, Kingston.

FAKOLY Tiken Jah, 2007, L’Africain, Bamako.

 

BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE

BLUM Bruno, 2000, Le reggae, Paris, Librio.

BLUM Bruno, 2010, Bob Marley, le reggae et les rastas, Paris, Éditions Hors Collection.

DIOP Momar Sokhna, 2008, Quelles alternatives pour l’Afrique ?, Paris, L’Harmattan.

FIÉ Doh Ludovic, 2012, Musiques populaires urbaines et stratégies du refus en Côte d’Ivoire, Paris, Edilivre.

FREUND Julien, 1965, Qu’est-ce que la politique ?, Paris, seuil.

KOFFI Brou Dieudonné, 2014, Tiken Jah Fakoly, les enjeux des coups de gueule, Abidjan, éditions Balafons.

KOFFI Brou Dieudonné, « Tiken Jah Fakoly et la critique de la politique postcoloniale en Afrique » in Postcolonie, postcolonialisme et études postcoloniales : Bilan et perspectives pluridisciplinaires (Dir. Dili Palaï Clément), Bayeux (France), Panafrika/ Silex/ Nouvelles du Sud, 2017, pp. 88-101.

KOFFI Brou Dieudonné, 2017, Tiken Jah Fakoly, le reggae et la femme africaine, Editions universitaires européennes, Saarbrücken.

KOFFI Brou Dieudonné, "La coopération Afrique-Occident au crible de la discographie de Tiken Jah Fakoly" in Le paradigme 'Afrique-Occident'(Dir. N'guessan Kouadio Germain), Abidjan, Inidaf, 2017, pp.378-393.

KONATÉ Yacouba, 1987, Alpha Blondy, Reggae et Société en Afrique, Abidjan : CEDA et Paris : KARTHALA.

NKRUMAH Kwame, 1994, L’Afrique doit s’unir, trad. Jospin, Paris, Présence africaine.

TIGORI Kakou Ernest, 2005, Pauvre Afrique, comme ma chère Côte d’Ivoire, tu te relèveras, Abidjan, Assanglo.

TONMÉ Shanda, 2011, La malédiction de l’Afrique noire, De la négritude à la négrocratie, Paris : L’Harmattan.

TONMÉ Shanda, 2008, La crise de l’intelligentsia africaine, Paris : L’Harmattan.