Appel à Communications
L’Art abstrait en quête de définitions, Paris-New-York-Tokyo, 1944-1964
Maison des sciences de l’homme de Bretagne (MSHB), 7-8 février 2019
(CELLAM EA 3206 Rennes 2, Maison des sciences de l’homme de Bretagne)
Organisé par le CELLAM, Rennes 2, en partenariat avec la MSHB.
Sous la direction du professeur Jean-Pierre Montier, et de Françoise Nicol, MCF
Le colloque est l’aboutissement d’une réflexion entamée en 2016 sur la peinture dans la période de l’après-guerre (1944-1964) dans le cadre du projet REL-ARTS labellisé par la Maison des Sciences de l’Homme de Bretagne (MSHB), 2016-2018. Il est porté par le CELLAM de l’université Rennes 2 en partenariat avec la MSHB (https://relarts.hypotheses.org/).
La période, jugée parfois intermédiaire et sans doute sous-estimée par la recherche, débute en novembre 1944, date du Salon d’automne, rebaptisé Salon de la Libération et consacré à Picasso. Elle pourrait s’achever symboliquement en juin 1964, date de la 32e Biennale de Venise, quand l’Américain Robert Rauschenberg obtient le Grand prix. La peinture est envisagée sous l’angle de « la relation critique », pour reprendre la formule de Jean Starobinski, c’est-à-dire du point de vue de la réception par les écrivains et les critiques à la croisée des acteurs de la vie artistique et du grand public. Les Archives de la critique d’art–INHA de Rennes ont fourni une base documentaire précieuse au travail effectué en séminaires.
Il se propose de questionner la confrontation de l’ensemble des acteurs de l’art à l’abstraction dans cette période. Présente sur les cimaises comme dans les discours, la peinture abstraite est au premier plan dans le cadre des rapports de force esthétiques, indissociables des enjeux économiques et politiques, qui s’exercent au niveau international. La présence de l’abstraction modifie les positions des artistes, qu’ils se revendiquent abstraits ou non ; elle suscite les débats des écrivains ou des critiques.
Il nous semble nécessaire d’explorer l’art abstrait dans l’après-guerre quand il est devenu un « phénomène mondial » (Dora Vallier) et que les circulations de tous les acteurs de l’art se multiplient. Non avec la prétention d’en donner une définition univoque, mais pour mieux cerner le maquis des dénominations dans le champ de la peinture (l’art « informel », « autre », « concret », les »Réalités nouvelles », etc.), analyser les écarts des discours sur « l’art abstrait » avec ceux des périodes précédentes et tenter d’en délimiter la spécificité dans leurs contextes. On pourra observer des points de vue théoriques et des récits souvent contradictoires élaborés dans des cadres intellectuels qui peuvent être tributaires de la pensée des avant-gardes ou de nouveaux académismes en particulier.
À l’heure où l’on ne débat plus guère sur l’abstraction comme promesse ou comme impasse, où l’on parle plus souvent de faux débat, mais où les définitions les plus générales et contradictoires se répandent, on espère ainsi contribuer à éclairer la question de l’abstraction.
La recherche doit s’inscrire dans une logique internationale. Elle peut partir des œuvres critiques d’écrivains ou de « spécialistes » Elle peut partir aussi d’études de cas : par exemple, l’analyse du travail et de l’impact d’une galerie parisienne en relations avec l’étranger ou mettre en évidence des orientations artistiques inattendues. Elle peut se développer plus largement sur le plan esthétique. Dans tous les cas, il s’agira de pratiquer des regards croisés sur l’objet choisi. L’intérêt de la réflexion est qu’elle soit interdisciplinaire. Ainsi, les mêmes discours sur la peinture peuvent être examinés par des historiens de l’art et des chercheurs en lettres, mais aussi des linguistes, des philosophes ou des sociologues.
Comité scientifique international
Françoise LUCBERT, Professeur d’Histoire de l’art, université de Laval, Québec, Canada
Jean-Michel RABATE, professeur de littérature française université de Pennsylvanie, États-Unis
Natacha SMOLIANSKAIA, professeur d’Histoire de l’art, Russian University for the Humanities, Moscou, Russie
Nathalie BOULOUCH, MCF histoire de l’art, université de Rennes 2, et directrice des Archives de la critique d’art-INHA
Martine COLIN-PICON, docteur en en langue et littératures françaises
Laurence IMBERNON, historienne d’art, conservatrice au Musée des Beaux-arts de Rennes
Jean-Pierre MONTIER, professeur de Langue et littérature françaises, université de Rennes 2
Françoise NICOL, MCF émérite de Langue et littérature françaises Université de Nantes et membre du CELLAM
Timothée PICARD, professeur de Langue et littérature françaises, université de Rennes 2
Pierre VILAR, MCF en Langue et littérature françaises, université de Pau
Pour recevoir l’argumentaire scientifique, contacter Françoise Nicol (francoise.nicol@univ-nantes.fr)
Les propositions (titre et bref résumé de 5 à 10 lignes) sont à envoyer à Françoise NICOL avant le 9 octobre 2018.