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Le théâtre ivoirien: bilan critique et perspectives (Abidjan)

Le théâtre ivoirien: bilan critique et perspectives (Abidjan)

Publié le par Marc Escola (Source : Traoré Dominique)

SÉMINAIRE INTERNATIONAL DU LABORATOIRE A.R.T.S.

DE L’UNIVERSITÉ FÉLIX HOUPHOUËT-BOIGNY  

AU GŒTHE INSTITUT D’ABIDJAN, LES 7 ET 8 SEPTEMBRE 2017

 

THÈME : LE THÉÂTRE IVOIRIEN : BILAN CRITIQUE ET PERSPECTIVES

Tous les exégètes du théâtre ivoirien moderne situent sa naissance dans le contexte particulier de la colonisation, autour des années 1930. Depuis cette période, ce théâtre se manifeste sous des formes aux fortunes diverses. Le trio des pionniers constitué de François Joseph Amon D’Aby, Bernard Binlin Dadié et Germain Coffi Gadeau, marque le début de ce théâtre qui, au lendemain des indépendances, connait un engouement particulier. Il s’enracine alors durablement au sein de la nation ivoirienne naissante et a le mérite de donner aux spectateurs une culture du spectacle théâtral. Les pièces comme Kwao Adjoba, Min Adja-O et Kondé Yao symbolisent alors la vitalité du théâtre ivoirien matérialisé sur les planches par le travail artistique d’Adjé Daniel, metteur en scène et comédien ivoirien.

À l’aube des années 1980, Abidjan, alors capitale politique de la Côte d’Ivoire, devient une sorte de forum où semble se décider le devenir des arts dramatiques ivoiriens et africains modernes. Le théâtre connait à cette période un rayonnement d’autant plus singulier, qu’il advient dans un contexte de recadrage de l’identité que chaque intellectuel essaie de donner au genre en Côte d’Ivoire et ailleurs en Afrique. Au-delà de la problématique identitaire, ce sont les modes de création, les mécanismes dramaturgiques qui sont questionnés. Ainsi, à côté d’un théâtre dit populaire, émergent des expériences scéniques telles que  le Kotéba de Souleymane Koly, le Didiga de Bernard Zadi Zaourou, le Théâtre-rituel de Marie-José Hourantier et de Wèrè Wèrè Liking. Ces esthétiques endogènes ont une filiation avec la Griotique d’Aboubacar Cyprien Touré et de Dieudonné Séraphin Niangoran Porquet dont les premières manifestations apparaissent déjà en 1972. Depuis les années 1990, le théâtre ivoirien étend ses ramifications en Occident où des créateurs comme Koffi Kwahulé tentent avec succès d’en élargir les horizons.

En ce début du 21è siècle, au moment où l’on tente de sortir le théâtre ivoirien de la crise, le Séminaire International sur le Théâtre Ivoirien qu’organise le laboratoire  A.R.T.S. (Atelier de Recherches Théâtrales et Scéniques) de l’Université Félix Houphouët-Boigny, donnera l’occasion aussi bien à des chercheurs qu’à des professionnels du domaine théâtral de faire un bilan critique, à mi-parcours de ce théâtre. Il s’agira d’en établir un état des lieux à partir duquel on pourrait entrevoir des perspectives en vue de redonner aux arts dramatiques en Côte d’Ivoire leurs lettres de noblesse.

Le Séminaire International sur le Théâtre Ivoirien s’articulera autour des axes suivants :

1. Le théâtre ivoirien : histoire et actualité

Ce premier axe de réflexion concerne l’ensemble des productions dramatiques ivoiriennes qu’il convient d’inscrire sur un continuum. Plus que de coexister les unes aux côtés des autres, elles entretiennent du fait de leur inscription sur un même axe, des rapports de complémentarité et d’interactivité. Ce qui pourrait favoriser des analyses dynamiques permettant d’éclairer l’évolution du théâtre en Côte d’Ivoire depuis l’époque coloniale jusqu’à l’ère contemporaine de la mondialisation.

2. Pratiques et expériences scéniques en Côte d’Ivoire : témoignages

Ce deuxième axe de réflexion fera essentiellement l’objet d’une table ronde. Des personnalités de la scène ivoirienne seront invitées à témoigner de leurs travaux et de leurs expériences. Il s’agira d’une rencontre interactive dont l’objectif est d’enrichir la connaissance des pratiques théâtrales de Côte d’Ivoire et d’ailleurs.

3. Ecritures, pratiques théâtrales et formes de jeu de Côte d’Ivoire, d’Afrique et d’ailleurs : complémentarité, interactivité et enrichissement mutuel

Ce troisième axe de réflexion permettra de mettre en lien des écritures, des pratiques scéniques et d’autres formes de jeux modernes et traditionnelles de Côte d’Ivoire, de l’Afrique et du monde. L’objectif de cette démarche est de voir comment de telles activités à la fois artistiques, littéraires, culturelles et cultuelles se fécondent réciproquement. C’est également le lieu d’ouvrir le champ des études théâtrales aux recherches menées sur certains spectacles socioculturels. Les éléments de théâtralité qu’ils présentent pourraient enrichir les techniques de création et d’innovation des auteurs et metteurs en scène.

4. L’activité théâtrale en Côte d’Ivoire : le défi des infrastructures, de la formation et des financements

Ce quatrième et dernier axe de réflexion donnera également lieu à une table ronde. Il est consacré à l’économie du théâtre. Dans ce contexte, le théâtre est envisagé comme une activité génératrice de revenus et susceptible de participer pleinement au développement global du pays. À ce niveau, la problématique consiste d’abord à évaluer les politiques de formation aux métiers de la scène, de production et de promotion du théâtre ivoirien. Ce qui permettra ensuite d’entrevoir les conditions d’émergence d’une véritable industrie théâtrale en Côte d’Ivoire.

 

Les propositions de communication (250-300 mots) sont reçues jusqu’au 15 août 2017, délai de rigueur. Elles devront être  accompagnées d’une brève notice biobibliographique et envoyées à l’adresse suivante : laboratoirearts@gmail.com

Le séminaire se déroulera au Goethe Institut d’Abidjan et les communications, d’une durée de 15 minutes, devront être présentées en français.

Les articles entièrement rédigés seront envoyés à la même adresse (laboratoirearts@gmail.com), au plus tard le 06 septembre 2017. Le comité scientifique sélectionnera les plus pertinents d’entre eux. Les articles retenus feront l’objet d’une publication dans un ouvrage collectif qui paraîtra à la fin du mois de novembre 2017.

Organisateur du Séminaire: le laboratoire A.R.T.S. (Atelier de Recherches Théâtrales et Scéniques) de l’Université Félix Houphouët-Boigny (Dominique Traoré, Maître de Conférences, Directeur de l’A.R.T.S. : traoredk@yahoo.fr)