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Le traumatisme de Caporetto. Histoire, littérature et arts (Paris 3)

Le traumatisme de Caporetto. Histoire, littérature et arts (Paris 3)

Publié le par Arnaud Welfringer (Source : Francesca Belviso)

Le traumatisme de Caporetto. Histoire, littérature et arts

COLLOQUE INTERNATIONAL

Paris, 9 et 10 novembre 2017

Université Sorbonne Nouvelle Paris 3

CIRCE

(Centre Interdisciplinaire de Recherche sur la Culture des Échanges)

EA 3979 LECEMO

 

Comité d’organisation : Maria Pia De Paulis-Dalembert, Alessandro Giacone, Francesca Belviso

Comité scientifique : Maria Pia De Paulis-Dalembert (Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3), Angelo D’Orsi (Université de Turin), Alessandro Giacone (Université Grenoble-Alpes), Francesca Belviso (Université d’Amiens), Christophe Mileschi (Université Paris-Nanterre), Annette Becker (Université Paris-Nanterre), Fulvio Senardi (Istituto Giuliano di Storia Cultura e Documentazione di Trieste e Gorizia), Manuela Bertone (Université de Nice Sophia Antipolis), Bruna Bianchi (Université Ca’ Foscari, Venezia)

 

APPEL À COMMUNICATIONS

La bataille de Caporetto (24 octobre – 12 novembre 1917), soit la douzième bataille de l’Isonzo, a représenté un traumatisme profond pour la nation italienne. Aujourd’hui encore, dans le langage courant, le mot « Caporetto » est synonyme de défaite, de désastre. Si la Grande Guerre a été la « frattura epocale » (Mario Isnenghi) qui a inauguré le XXe siècle, Caporetto a été, dans le cadre de la catastrophe européenne et notamment pour l’Italie, un traumatisme dans le traumatisme, de surcroît pluriel. Plus d’un après la Strafexpedition (expédition punitive) lancée par les Autrichiens en mai-juin 1916 contre le front italien, et à la suite de l’épuisement des troupes par la guerre de position, depuis l’été 1917 les Hauts Commandements autrichiens obtiennent de l’Allemagne des renforts, des divisions d’élite rompues aux techniques de l’attaque. En septembre 1917, sous le commandement, entre autres, du Général Otto von Below, les unités allemandes appliquent la stratégie de l’encerclement et du lancement de gaz asphyxiants. Leur première attaque a lieu le 24 octobre 1917 sur une ligne montagneuse comprise entre Plezzo et Tolmino (aujourd’hui en Slovénie), prenant les troupes italiennes, non préparés par le Général en chef Luigi Cadorna à une guerre de défense, totalement au dépourvu. Entre Plezzo et Tolmino, à la hauteur du village de Caporetto, s’ouvre la grande vallée du Frioul. C’est là que les troupes d’assaut autrichiennes et allemandes ouvrent une brèche qui les conduit, longeant le cours de l’Isonzo, vers les plaines, au-delà du fleuve Tagliamento, jusqu’à un autre fleuve célèbre, le Piave. Entre le 24 octobre et le 12 novembre, les soldats italiens – arrachés depuis 1915 à leur vécu et à leurs habitudes par la conscription nationale obligatoire, soumis déjà à la violence des combats sur les montagnes orientales, aux conditions inhumaines des tranchées et aux bouleversements sensoriels, perceptifs et plus largement physiques – sont repoussés par les Autrichiens, et subissent le choc supplémentaire d’une défaite assortie de l’accusation de désertion et de trahison par les Hauts Commandements.

Le traumatisme historique de Caporetto entraîne non seulement une crise politique interne, le changement de Gouvernement (Paolo Boselli remplacé à son poste de Premier ministre par Vittorio Emanuele Orlando) et la nomination d’Armando Diaz à la tête des armées. Ce traumatisme entraîne par ailleurs la remise en cause du lien entre la guerre et l’État-Nation élaboré au cours des décennies qui ont précédé le conflit. Caporetto entraîne enfin un questionnement identitaire s’alliant à l’humiliation, à la peur doublée de la déchirure physique et psychique et, pour bon nombre de soldats, à la déportation, à la prison et aux sanctions militaires. Cet évènement, qui semblait présager la débâcle des forces italiennes, a enclenché paradoxalement l’élan vers la victoire, et marqué durablement la mémoire des soldats et de la population tout entière.

Cent ans après cette blessure individuelle et collective, dans une optique pluridisciplinaire et interdisciplinaire, et par le biais de la notion complexe de « traumatisme », ce colloque international, organisé par le Centre interdisciplinaire de recherche sur la culture des échanges (CIRCE) de l’Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3 avec la collaboration d’Alessandro Giacone de l’Université Grenoble-Alpes, voudrait s’interroger sur les aspects historiques, politiques, militaires à l’origine de la défaite. Il s’agira de reconstituer le contexte et le déroulement de la bataille, ainsi que ses conséquences et ses réappropriations idéologiques. Caporetto a constitué un moment clé du débat entre nationalistes et pacifistes et sa mémoire a contribué aux affrontements de l’après-guerre.

Les angles d’approches, les types de documents, les genres et les formes littéraires, artistiques pour aborder cet événement ponctuel seront multiples : textes politiques et militaires, presse, récits, journaux intimes, témoignages, romans, poésie, documentaires. L’expérience de Caporetto a été (re)vécue par les écrivains-soldats et/ou soldats-écrivains et abordée sous l’angle du témoignage d’un trauma individuel obsédant, d’une écriture de soi inscrits dans une dimension collective et historique. La réflexion prendra en compte également les conséquences inédites, parce que difficiles à appréhender et à comprendre à l’époque, sur le plan physique et psychique.

Les stratifications temporelles – concernant aussi bien la lecture historiographique, militaire et politique que les écrits mémoriels et fictionnels – représentent un facteur important pour la réappropriation d’un fait qui n’a eu de cesse de questionner l’histoire et l’identité italiennes. Dans le processus de remémoration (non seulement des faits, mais aussi du fonctionnement/ bouleversement du langage du corps), les formes de la représentation du choc subi sont à appréhender autant dans la dimension de l’immédiateté du vécu que dans la revisitation mémorielle a posteriori. La restitution d’un traumatisme étant par essence reconstruction de la mémoire du traumatisme lui-même, il s’agira d’étudier les mécanismes par lesquels la rupture violente d’un équilibre déjà instable revit dans le langage autobiographique ou artistique entendu aussi comme exutoire et résilience.

Les propositions de communication (en français ou en italien, avec titre et résumé de 2000 signes environ), accompagnées d’une courte notice biobibliographique, sont à adresser au plus tard le 5 juillet 2017 à :

Maria Pia De Paulis-Dalembert : maria-pia.dalembert@univ-paris3.fr

Alesandro Giacone: giaconea@gmail.com

Francesca Belviso : francebelviso@hotmail.com

 

Il trauma di Caporetto. Storia, letteratura e arti

 

CONVEGNO INTERNAZIONALE

Parigi, 9 e 10 novembre 2017

Université Sorbonne Nouvelle Paris 3

 

CIRCE

(Centre Interdisciplinaire de Recherche sur la Culture des Échanges)

EA 3979 LECEMO

 

Comitato organizzativo: Maria Pia De Paulis-Dalembert, Alessandro Giacone, Francesca Belviso

 

Comitato scientifico: Maria Pia De Paulis-Dalembert (Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3), Angelo D’Orsi (Université de Turin), Alessandro Giacone (Université Grenoble-Alpes), Francesca Belviso (Université d’Amiens), Christophe Mileschi (Université Paris-Nanterre), Annette Becker (Université Paris-Nanterre), Fulvio Senardi (Istituto Giuliano di Storia Cultura e Documentazione di Trieste e Gorizia), Manuela Bertone (Université de Nice Sophia Antipolis), Bruna Bianchi (Università Ca’ Foscari, Venezia)

 

Call for papers

 

La battaglia di Caporetto (24 ottobre – 12 novembre 1917), ovvero la dodicesima battaglia dell’Isonzo, ha rappresentato un trauma profondo per la nazione italiana. Ancora oggi, nel linguaggio comune, la parola «Caporetto» è sinonimo di disfatta, di disastro. Se la Grande Guerra è stata la «frattura epocale» (Mario Isnenghi) che ha inaugurato il Novecento, Caporetto ha costituito, nell’ambito della catastrofe europea e per l’Italia in particolare, un trauma nel trauma, per di più collettivo. Più di un anno dopo la Strafexpedition (la spedizione punitiva) lanciata dagli austriaci nel maggio-giugno del 1916 contro il fronte italiano, e in seguito allo sfinimento delle truppe dovuto alla guerra di posizione, sin dall’estate del 1917 gli Alti Comandi austriaci ottengono dalla Germania dei rinforzi, ovvero delle unità d’elite esperte nelle tecniche offensive. Nel settembre del 1917, sotto il comando, tra gli altri, del Generale Otto von Below, le unità tedesche applicano la strategia dell’accerchiamento e del lancio di gas asfissianti. Il primo attacco si svolge il 24 ottobre 1917 su una linea di montagna tra Plezzo e Tolmino (attuale Slovenia) prendendo totalmente alla sprovvista le truppe italiane non preparate dal Generale Luigi Cadorna ad una guerra difensiva. Tra Plezzo e Tolmino, all’altezza del paesino di Caporetto, si apre la grande vallata del Friuli. È qui che le truppe d’assalto austriache e tedesche aprono una breccia che le porta, seguendo il corso dell’Isonzo, verso le pianure, al di là del fiume Tagliamento, fino ad un altro famoso fiume, il Piave. Tra il 24 ottobre e il 12 novembre i soldati italiani – sottoposti sin dal 1915 alla coscrizione obbligatoria, all’allontanamento brutale dalle abitudini del quotidiano, alla violenza dei combattimenti sui monti orientali, alle condizioni disumane delle trincee e agli sconvolgimenti sensoriali, percettivi, e più largamente fisici – sono respinti dagli austriaci e subiscono lo shock ulteriore della sconfitta, unita all’accusa di diserzione e di tradimento da parte degli Alti Comandi. Il trauma storico di Caporetto determina non solo una crisi politica interna, il cambio di governo (il Primo ministro Paolo Boselli è sostituito da Vittorio Emanuele Orlando) e la nomina di Armando Diaz a capo delle forze armate. Questo trauma rimette in discussione il legame tra la guerra e lo Stato-Nazione, rinsaldato durante i decenni che hanno preceduto il conflitto.

Infine Caporetto suscita un dilemma identitario unitamente all’umiliazione, alla paura sommata alla lacerazione fisica e psichica e, per buona parte dei soldati-ufficiali, alla deportazione, alla prigionia ed alle sanzioni militari. Questo evento che sembrava presagire la disfatta delle forze italiane, ha paradossalmente suscitato uno slancio verso la vittoria e segnato in modo duraturo la memoria dei soldati e della popolazione.

 

Cento anni dopo questa ferita individuale e collettiva, in un’ottica pluridisciplinare e interdisciplinare, e attraverso la nozione complessa di “trauma”, il convegno internazionale, organizzato dal Centre interdisciplinaire de recherche sur la culture des échanges (CIRCE) dell’Università Sorbonne Nouvelle-Paris 3 con la collaborazione di Alessandro Giacone dell’Università Grenoble-Alpes, intende indagare gli aspetti storici, politici, miltari che hanno condotto alla sconfitta. Si tratterà di ricostruire il contesto e lo svolgimento della battaglia, nonché le conseguenze e le riappropriazioni ideologiche. Caporetto ha costituito un momento chiave del dibattito tra nazionalisti e pacifisti e la sua memoria ha fornito un apporto agli scontri del dopoguerra.

 

Gli approcci, le tipologie dei documenti, i generi e le forme letterarie e artistiche atti ad affrontare questo evento puntuale saranno molteplici: testi politici e militari, articoli di stampa, racconti, diari, testimonianze, romanzi, poesia, documentari. L’esperienza di Caporetto è stata ri-vissuta dagli scrittori-soldati e/o soldati-scrittori e affrontata dal punto di vista della testimonianza di un trauma individuale ossessivo, della scrittura di sé iscritte in una dimensione collettiva e storica. La riflessione prenderà in considerazione anche le conseguenze inedite dell’evento sul piano fisico e psichico, inedite in quanto difficilmente comprese e affrontate all’epoca.

 

Le stratificazioni temporali – riguardanti tanto la lettura storiografica, militare e politica quanto le scritture memoriali e narrative di questa esperienza fondatrice per la coscienza e per l’identità nazionale – rappresentano un importante fattore di riappropriazione di un evento sul quale la storiografia italiana non ha mai smesso di interrogarsi. Nel processo di rimemorazione (non solo dei fatti, ma anche del funzionamento/sconvolgimento del linguaggio del corpo), le forme rappresentative dello shock subìto dovranno essere affrontate tanto nella dimensione dell’immediatezza del vissuto, quanto nella rivisitazione memoriale ex post. Poiché la restituzione di un trauma è per essenza ricostruzione della memoria del trauma stesso, si tratterà di studiare i meccanismi attraverso i quali la rottura violenta di un equilibrio già instabile rivive attraverso il linguaggio autobiografico o artistico, inteso anche come sfogo e resilienza.

 

Le proposte di relazione (in francese o in italiano, comprensive di titolo e di un riassunto di 2000 battute circa), corredate di un breve curriculum, dovranno essere inviate entro e non oltre il 5 luglio 2017 à :

 

Maria Pia De Paulis-Dalembert : maria-pia.dalembert@univ-paris3.fr

Alessandro Giacone: giaconea@gmail.com

Francesca Belviso : francebelviso@hotmail.com