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Lire, recueillir, inscrire : recueils et anthologies (xvie- xviiie siècle)

Lire, recueillir, inscrire : recueils et anthologies (xvie- xviiie siècle)

Publié le par Marc Escola (Source : Mathilde Bombart)

Le séminaire doctoral de l’IHRIM-Lyon 3, organisé par le groupe de travail GADGES sous le titre Lire par morceaux. Lectures et lecteurs de recueils et d’anthologies (xvie-xviiie siècle) a développé, pour l’année 2017-2018, trois axes de réflexion complémentaires sur ces objets littéraires singuliers : projets et prescriptions ; énonciation et disposition ; publics et publication (voir les archives sur les carnets hypothèse en ligne à l’adresse : https://recueils.hypotheses.org/).

Ces pistes conduisaient à envisager les recueils et les anthologies du point de vue des lecteurs et sous l’angle de la lecture. Elles ont permis de mettre en lumière la manière dont les gestes de collecte et de disposition des textes contribuent à configurer leurs appropriations. Elles nous ont de surcroît familiarisé.es avec l’implication de multiples acteurs et actrices dans la publication de ces objets éditoriaux composites. Aussi nous paraît-il logique, dans cette seconde phase de notre exploration, de nous intéresser aux opérations de « recueil » des textes (au sens actif du déverbal). Quelles en sont les modalités, au premier chef pratiques et matérielles, mais également intellectuelles ? Comment la logique de la sélection puis de la publication joue-t-elle sur la logique de la réception ? Pour tenter d’approfondir cette question, nous souhaiterions explorer les trois pistes suivantes :

Les intermédiaires de la publication : imprimeurs, libraires, auteurs, « compilateurs », collectionneurs ; qui sont les différents acteurs de la mise en recueil, et quel est leur rôle exact ? En quoi la diversité de ces intervenants révèle-t-elle la complexité de la forme recueil ?

Les fonctions de la mise en recueil : la logique présidant au geste de recueillir peut procéder d’un souci de conservation, relever d’une opération mémorielle (témoigner d’un événement, d’une querelle, d’une activité de groupe, par exemple), manifester la volonté de s’inscrire au sein d’une actualité, voire viser à donner consistance à cette actualité, au groupe ou à l’événement en question. Comment la mise en recueil modélise ou modalise ce dont elle prétend témoigner ? on s’intéressera aux recueils comme productions éditoriales, mais aussi comme résultant de gestes de collection ou de thésaurisation (avec les recueils dits « factices »).

Recomposition, réemploi, réénonciation : dans le cas, fréquent, où les pièces collectées avaient déjà connu une première publication (imprimée ou manuscrite), jusqu’à quel point peut-on considérer que le recueil transforme le sens de la matière compilée ? Quel nouveau contexte construit-il, en quoi celui-ci modifie-t-il la portée initiale des pièces retenues et à quelle(s) fin(s) ? Dans une perspective théorique, on s’interrogera sur le recueil comme réénonciation, en soulignant le trouble qu’il introduit quant aux catégories d’auteur, d’origine et même de contexte.

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Le travail de séminaire réunit un groupe de chercheurs et chercheuses déjà constitué, mais serait heureux d’accueillir d’autres propositions, centrées en particulier sur des recueils collectifs ou réunissant des pièces diverses et/ou sur des objets touchant à des productions ou à des collections lyonnaises. Date limite d’envoi : 8 juin 2018

Organisateurs :

Mathilde Bombart (IHRIM-Lyon 3) mathilde.bombart@univ-lyon3.fr

Maxime Cartron (IHRIM-Lyon 3) cartron.maxime@gmail.com

Michèle Rosellini (IHRIM-ENS de Lyon) michele.rosellini@ens-lyon.fr