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Littératures orales africaines: modalités de transmission, réception et enjeux pédagogiques 

Littératures orales africaines: modalités de transmission, réception et enjeux pédagogiques

Publié le par Marc Escola (Source : YAOUDAM Elisabeth)

Appel à contributions pour un ouvrage collectif

Littératures orales africaines: modalités de transmission, réception et enjeux pédagogiques

 

    L’Afrique a longtemps gardé féconde l’oralité comme une modalité de civilisation. Aujourd’hui cette oralité s’exprime diversement dans les communautés à travers les traditions orales et particulièrement les littératures orales. Ces dernières ont fait l’objet des études assez riches et variées. Ainsi, les contributions de Jean Derive, Ursula Baumgardt, Anne-Marie Dauphin Tinturier ne sauraient passer inaperçue dans la mesure où elles apportent un important éclairage sur ces littératures dans leur production, leur performance, leur création et leur variabilité à travers leurs aspects théoriques et méthodologiques. Dans le prolongement de ces travaux, Ursula Baumgardt pense que « l’élaboration d’une pédagogie de la littérature orale aurait à réfléchir, entre autres, sur sa perception dans le contexte de la scolarisation en Afrique et sur les stratégies de valorisation là où institutionnellement, elle est dévalorisée ». Cette valorisation ne peut se faire que si l’on cerne la représentativité de sa réception et sa dynamique. 

    Dans ce contexte, précisions que les littératures orales naissent des expériences quotidiennes vécues par les communautés et s’expriment à travers les contes, les mythes, les proverbes… Ces genres oraux n’ont pas d’auteurs, mais de portes paroles dont la mission consiste à transmettre de bouche à oreille la parole féconde dans la chaleur des échanges inter-générationnels. Avec le développement des technologies, la transmission se fait aussi par le truchement des médias, lesquels engendrent d’autres forment d’oralité qui enrichissent le répertoire. Ainsi, la littérature orale s’enrichit et se récrée lorsqu’elle entre en contact avec les différents récepteurs. C’est dans cet ordre d’idées que Hans Robert Jauss pense qu’« une œuvre littéraire ne se constitue qu’au moment où elle devient l’objet de l’expérience littéraire des contemporains ou de la postérité ». Ainsi, les textes oraux produits et sauvegardés sur supports écrits revêtent un caractère polysémique, du fait de la pluralité des portes paroles-lecteurs et surtout des époques ou des contextes qui sont les leurs.

    En effet, ces littératures, dans leur diversité, s’expriment de manière plurielle en fonction des époques. C’est d’ailleurs ce qui explique le passage de l’oralité traditionnelle à la néo-oralité à travers les contes radiophoniques, les spectacles théâtralisés (Seydou Abatcha), les mythes et les épopées « intermédialisés », pour ne citer que ceux-ci. Chaque texte de l’oralité produit, transmis et reçu permet de mettre en évidence des expériences littéraires acquises aux contacts de ce texte. 

    Dans cette perspective, il nous semble important d’interroger la réception des littératures orales aujourd’hui. Ainsi, comment se transmettent ces littératures orales et comment la communauté les reçoit-elle ? Peut-on parler d’une pluralité de lecteurs et de lectures dans la chaîne de production et de réception de la littérature orale ? Comment le chercheur ou le lecteur pense-t-il son rapport au texte du passé ? Comment représente-t-on les littératures orales africaines à travers leurs modalités et quels enjeux pédagogiques peuvent servir de piste à la perception et à la valorisation de celles-ci en contexte institutionnel ? 

Les propositions d’articles pourraient porter sur les axes suivants, dont la liste est non exhaustive :

- Littératures orales et problème de réception 

- Littératures orales nationales et modalités de transmission

- La place de l’auditoire, du lecteur ou du spectateur dans la transmission des littératures orales

- La transmission des littératures orales en contexte pédagogique

- L’enseignement des littératures orales aujourd’hui

- Les questions de notoriété, de succès, de jugements dans les littératures orales.

 

    Les propositions, soit un résumé d’environ 250 mots accompagné d’une brève notice biographique précisant l’affiliation institutionnelle, sont attendues avant le 30 septembre 2017. Les contributeurs retenus seront notifiés le 28 octobre 2017, et les propositions d’articles, qui ne devraient pas excéder 20000 signes, sont attendues au plus tard le 30 janvier 2018, délai de rigueur, aux deux adresses suivantes : cdilipalai@gmail.com et yaoudam_elisabeth@yahoo.fr 

 

Date de publication de l’ouvrage : juillet 2018.

 

Coordonnateurs de l’ouvrage : 

- Clément Dili Palaï, Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines, Université de Maroua, Cameroun.

- Élisabeth Yaoudam, Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines, Université de Ngaoundéré, Cameroun.