Essai
Nouvelle parution
M. Crouzet, L'Education sentimentale et la “confusion des genres”. Ironie, Histoire, Roman

M. Crouzet, L'Education sentimentale et la “confusion des genres”. Ironie, Histoire, Roman

Publié le par Marc Escola (Source : José Sanchez)

Michel Crouzet, « L'Education sentimentale » et le “confusion des genres”. Ironie, Histoire, Roman. Préface de Didier Philippot, Paris, Eurédit, 2017.

un vol. 14 x 20,5 cm, XVIII-118 p.

ISBN : 978-2-84830-219-5

Prix : 19,90 € ttc

 

L’Éducation sentimentale est un roman historique et au XIXe siècle il s’agit d’un véritable genre. Flaubert est fidèle à sa poétique : union de la fiction et de la connaissance précise de la réalité, relations de la vie privée et de la vie publique, des personnages imaginaires et du fond collectif de l’Histoire, des personnages entre eux (ce sont des types individualisés, incarnant les grandes tendances d’une époque évoquée par chacun et par leur ensemble). Mais le roman va plus loin que l’Histoire ; s’il analyse un moment (la Révolution de 1848 en est le centre), il unifie l’aspect politique et l’aspect passionnel (le grand amour sans issue de Frédéric et l’attente, l’échec de la République) ; à eux deux ils sont le Romantisme et la Modernité, ils supposent chacun une relation de l’homme avec l’Idéal, état de tension qui conduit à une conquête, à un acte créateur, nécessaire à l’amant, à l’artiste, au citoyen. Mais le sentiment s’y refuse ; il est le versant passif, contemplatif, égocentrique du romantisme, il préfère en tout domaine le vague, l’indéfini et la virtualité. L’Éducation sentimentale est alors une histoire critique de la modernité saisie dans son principe.