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Palper l'ineffable. La langue de Leonor de Recondo (Paris)

Palper l'ineffable. La langue de Leonor de Recondo (Paris)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Cécile NARJOUX)

« Palper l’ineffable 

La langue de Leonor de Recondo

Paris, 13 mars 2020

 

Après les recueils de contributions consacrés à « la langue » de Sylvie Germain (EUD, 2010), à celle de Laurent Mauvignier (EUD, 2012), d’Éric Chevillard (EUD, 2013), de Jean Rouaud (EUD, 2015), de Kerangal (EUD, 2017), et de Darrieussecq (EUD, 2019), nous souhaitons poursuivre notre investigation du matériau langagier, dans ses réalisations et ses singularisations littéraires les plus contemporaines, avec l’œuvre de Leonor de Recondo, «  romancière sensible aux corps, dans ce qu’ils expriment de plus inavoué, de plus essentiel », dont nous aimons l’écriture « incarnée » et la contemporanéité du regard qu’elle porte sur les époques passées.  L’écrivaine dit marcher dans la mémoire, la sienne, celle des autres qui sont morts autour d’elle, et entretient donc un rapport particulier au temps, parvenant à installer dans l’œuvre le silence des êtres qu’elle ausculte, à créer un temps en suspens, à part. Dans l’intervalle, toute « la ressource de la poésie » semble convoquée pour retenir l’instant et mettre en mots cette matière malléable qu’elle semble pétrir à pleine « main », faite de l’ambivalence des êtres, d’« inavoué », d’intime, de désir, de rêve, d’amour, de deuil. « Mettre en mots, c’est prendre avec soi, c’est comprendre », dit-elle lors d’un entretien radiophonique consacré à Manifesto (2019).

Son premier roman La Grâce au cyprès blanc paraît en 2010. Il est suivi en 2012, chez Sabine Wespieser éditeur, à qui elle reste fidèle depuis, de Rêves oubliés, qui reçoit le  Prix littéraire des lycéens et apprentis de Bourgogne, et Pietra viva en 2013. En 2015, Amours obtient le Grand Prix RTL-Lire, le prix des libraires et le prix des étudiants francophones 2016, tandis qu’en 2017, Point cardinal  est récompensé par le Prix du Roman des Étudiants France Culture-Télérama. Manifesto est paru au début de l’année 2019. Cette succession de prix en soi mérite attention. Mais Leonor de Recondo est aussi musicienne de talent, lauréate du concours Van Wassenaer en 2002, premier violon du Poème Harmonique, et engagée dans plusieurs autres formations baroques, cofondatrice en 2005 de l’ensemble de musique de chambre baroque, L'Yriade, spécialisé dans le répertoire des cantates oubliées. Elle a dirigé en 2009 l’opéra Didon et Enée de Purcell mis en scène par Jean-Paul Scarpitta à l’Opéra de Montpellier et a enregistré plusieurs disques. Ce qui là encore ne manque pas de susciter l’attention du chercheur. Comment s’établit le dialogue avec son autre art, le coulé singulier de sa phrase en est-il influencé ? La densité de son écriture a-t-elle à voir avec « l’épaisseur du son » qui lui importe tant, avec le silence qui texture la musique ? Et plus largement, son œuvre traduit un dialogue constant avec l’art – son père était peintre et sculpteur, sa mère peintre –, avec la poésie qu’elle dit être une « ressource » essentielle de son écriture. « Comment expliquer la création ? », s’interroge-t-elle, à propos de Manifesto, celle de l’art, de l’amour, celle de soi ; et ce style qui « se fait chair », fait vibrer la sensation, sculpte la pierre vive des mots.

C’est ce que nous tenterons de découvrir lors de la journée d’études organisée le vendredi 13 mars à la faculté de Lettres de Sorbonne-Université et à l’ENS-Ulm, à laquelle participera Leonor de Recondo, afin de décrire, d’analyser, dans une perspective stylistique, linguistique, intersémiotique, la langue et le rapport à la langue de cette écrivaine singulière et plurielle.

Les actes de la journée seront publiés ultérieurement.

Les propositions de communication et/ ou de contribution écrite devront parvenir avant le 31 septembre 2019 par courrier électronique aux adresses suivantes :

Cécile Narjoux (cnarjoux@gmail.com)

Anne-Marie Paillet (paillet.anne-marie@wanadoo.fr)

 

 

  • Responsable :
    Cécile Narjoux et Anne-Marie Paillet
  • Adresse :
    Paris