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Pour une éthique de la marginalité (autour de la question des réfugiés, Ottawa)

Pour une éthique de la marginalité (autour de la question des réfugiés, Ottawa)

Publié le par Vincent Ferré (Source : Julie Paquette)

« Contemplée du rivage, la mer donne ensemble l’idée d’infini et de limite »

Thierry Hentsch, La mer, la limite

Le Centre de recherche en éthique publique et gouvernance de l’Université Saint-Paul organise, le 7 avril 2017, une journée d’études et de réflexions interdisciplinaire sur la question des réfugiés autour du thème « Pour une éthique de la marginalité ». Cette journée sera l’occasion de réfléchir à la situation en cours dans le but de faire un état des lieux des politiques de gouvernance actuelles autour des enjeux de la migration, de l’exil, de l’exclusion et de l’accueil, mais aussi et surtout, de proposer des pistes de réflexions basées sur une approche éthique et politique de la vie publique.

 

Cette journée d’études lancera le chantier de recherche dans le champ de l’éthique de la marginalité. Il s’agit d’entamer une réflexion éthique plurielle sur cette question qui pourra se déployer autour d’objets connexes tels que : les limites, les frontières, les marges, les murs, la question du dehors, de l’interzone, de ce qui excède, de ce qui est entre-deux, de ce qui est indéterminé, de ce qui se trouve au bord, de la superfluité et de la vie nue. Il sera intéressant de faire entendre la dissonance de la question de la marginalité qui, si elle peut être comprise comme un état précaire, peut aussi être porteuse de possibles et de puissances. Seront aussi mises de l’avant des questions liées aux pensées de la division du social ainsi qu’à leur actualisation ou leur critique, à l’aune d’un monde qui se dit plein. Au centre des considérations de ce chantier de recherche, les prérogatives transversales de sollicitude/souci, d’hospitalité et de justice sociale.

 

Il s’agira de prendre au sérieux l’idée de Hannah Arendt selon laquelle les germes du totalitarisme sont liés à des problèmes du vivre-ensemble qui n’ont pas trouvé de solutions proprement politiques. Chez Arendt, comme chez Claude Lefort d’ailleurs, la crise du vivre-ensemble ouvre la voie à des solutions extrêmes (État d’exception, État de sécurité, extermination). C’est donc dans un souci de penser à rebours de cette extrémité qui nous menace que nous souhaitons déployer le premier volet du chantier sur l’éthique de la marginalité en interrogeant d’entrée de jeu la question des réfugiés. Nous souhaitons voir s’édifier cette discussion sur un terreau commun, soit celui qui pose d’emblée la responsabilité de l’accueil de l’autre qui cherche refuge et qui admet que cet accueil ne peut se faire sans avoir à repenser les privilèges et les acquis, c’est-à-dire sans interroger de manière critique la société moderne et la responsabilité face à la situation de crise.

 

Nous manifestons d’emblée notre intérêt pour tout ce qui se fait concrètement sur le terrain, aux frontières ou dans les campements ainsi que sur le chemin parcouru tant physiquement que psychiquement ; tout comme notre désir d’approfondir notre réflexion sur la question de l’État d’exception et le paradigme insécuritaire qui en découle.

 

Vous trouverez ici une liste incomplète et non exhaustive d’auteurs et d’autrices qui nous animent, si vous y trouvez quelques affinités ou si vous souhaitez compléter cette liste par un auteur qui vous paraît faire écho à notre thématique, nous attendons avec grand plaisir votre proposition : Hannah Arendt, Giorgio Agamben, Zygmunt Bauman, Claude Lefort, Wendy Brown, Daniel Innerarity, Jacques Derrida.

 

Nous invitons les professeur.e.s et chercheur.e.s de toutes disciplines à soumettre une proposition. Les propositions sous forme de témoignages ou de récits sont aussi acceptées. La journée d’études sera principalement en français, mais nous accueillerons les présentations en anglais. Vous pouvez envoyer vos propositions (500 à 1000 mots), accompagnées d’une courte notice biographique, avant le 27 février 2017 à :

Sophie Cloutier : scloutier@ustpaul.ca et Julie Paquette : jupaquette@ustpaul.ca

Une publication scientifique est envisagée, au terme de cette journée d’études.

Les frais de déplacements et d’hébergement ne seront pas couverts pour les conférenciers-conférencières, mais un soutien logistique sera à votre disposition pour vous guider au mieux dans les différentes démarches. La journée d’étude se tiendra à l’Université Saint Paul, située au 223 rue Main, Ottawa, le 7 avril 2017.