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Appels à contributions
Opus, n° 5 :

Opus, n° 5 : "Littérature et architecture : pratiques croisées"

Publié le par Marc Escola (Source : Pierre Hyppolite)

                                       UNIVERSITÉ PARIS NANTERRE

                                                  Revue Opus n° 4

                           Littérature et architecture : « pratiques croisées »

                                            

Les étudiants du master Humanités et Industries Créatives, parcours Conception et rédaction éditoriales de l’université de Paris Nanterre, lancent un appel à contributions, pour le numéro 4 de leur revue, sur l’étude des corrélations entre la littérature et l’architecture en s’intéressant aux pratiques de projet, de construction et de réception.

Projeter

Etymologiquement, projeter signifie « jeter quelque chose vers l’avant ». L’écrivain comme l’architecte élaborent leur(s) projet(s) en partant d’un « quelque chose » qui leur est propre, d’une nécessité, d’une ambition. Généralement, le point de départ d’un projet provient d’un désir, d’une idée, d’un savoir-faire personnel, d’une commande, d’un programme imposé.

Dans quelle mesure les « ébauches », les premiers écrits des architectes (correspondances, carnets, écrits autobiographiques…), les dossiers préparatoires des écrivains, qui mettent en scène l’architecture et l’espace architecturé, permettent-ils de rendre compte de l'origine et du processus d’élaboration de leur projet, de l’intention d’un « je » auteur ? Ces documents comportent généralement de nombreux éléments dessinés, écrits ou modélisés. Comment ces paramètres s’ordonnent-ils ? Quel est leur impact sur la nature du projet, (sa forme, ses fonctions…), ses usages, ses effets (esthétiques…), leur perception ?

Le travail préliminaire qu’impose un projet comporte la prise en compte de contraintes multiples (météorologiques, temporelles, techniques, financières...) afin de bâtir un ensemble cohérent, chargé de valeurs (historiques, politiques, sociales, culturelles…), où le tout est la résultante de chacune des parties de l’ensemble. Leur ordonnancement, dans l’espace et le temps, est un élément essentiel de la poétique de l’œuvre. 

Construire

L’architecture constitue non seulement une métaphore de la fabrication de l’œuvre mais renvoie à un savoir-faire commun à l’écrivain et à l’architecte. « En tant qu’écrivain, je n’ai rêvé que constructions » affirme Paul Valéry (Ego scriptor, 1935). On étudiera le processus d’assemblage des éléments constitutifs du texte et du bâti en prenant en compte l’idéal de perfection formelle nécessaire à la solidité de l'ensemble. L’œuvre architecturale et littéraire, n’échappent-t-elles pas ainsi à toute tentative de réduction à un usage fonctionnel ?

Le montage des éléments, leur combinaison, n’est pas toujours harmonieux. On s’intéressera à l’expérience de l’échec, au travail du négatif en architecture et en littérature, aux effets de tension, de dysharmonie, de déstructuration.

Le bâti est souvent agrémenté de détails, d’ornements ou les rejette délibérément (A. Loos, Ornement et crime, 1909), favorisant l’avènement d’une modernité architecturale apparentée au « degré zéro de l’écriture » (R. Barthes/B. Huet). Leur juxtaposition crée un effet de rythme, définit une écriture architecturale dont témoigne la déclinaison de leurs formes symboliques. Leur refus n’est-il pas la manifestation d’une réduction essentialiste de l’architecture libérée de ses fonctions (utilitaires, esthétiques...) ? Quelles en sont les conséquences ? Dans quelle mesure constate-t-on un processus semblable dans la littérature contemporaine ?

Accueillir

L’architecte et l’écrivain créent une structure qu’ils n’habitent pas. Ce faisant, ils sont dépossédés de leur travail pour le laisser à l’appréciation des autres. Qu’est-ce que faire l’expérience d’une architecture ? En quoi est-elle semblable à celle que l’on peut faire d’un texte ?

Comment les écrivains s’emparent-ils de l’architecture ? Quelle place accordent-ils à l’usage de l’espace bâti, à sa perception ontologique, esthésique, esthétique ? Dans quelle mesure subit-on l’architecture d’une œuvre ?

La critique constitue un autre mode d’appréciation et de réception de l’architecture. On s’attachera à en décrire les modalités littéraires et les enjeux en prenant en compte, par exemple, la réception immédiate et différée d’une même œuvre. 

 

Les propositions de contribution (3000 signes environ), accompagnées d’une brève notice biographique, sont à envoyer par courriel avant le 6 janvier 2018, à l’adresse suivante : pierre.hyppolite@parisnanterre.fr   

Elles seront examinées par les étudiants du master Cored (Humanités et Industries Créatives). Les réponses seront transmises fin janvier 2018. Les articles (texte et images) devront être envoyés avant le 15 juin 2018. Le numéro 4 de la revue Opus sera édité, en mai 2019, par les Presses de l’Université de Paris Nanterre.