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Appels à contributions
Rencontres scientifiques :

Rencontres scientifiques : "Spiritualité et esthétique(s) jazz" (Paris)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Raphaëlle Tchamitchian)

7e édition des rencontres scientifiques :

Esthétique(s) Jazz : la scène et les images

 

SACRÉ JAZZ !

Spiritualité et esthétique(s) jazz

21-22-23 novembre 2019

Sorbonne Nouvelle - Université Bordeaux-Montaigne - Université des Antilles - Louisiana State University

 

PRÉSENTATION

La dimension spirituelle du jazz est intimement liée à ses origines, ses histoires et ses devenirs. Né en droite ligne du blues et du gospel, dans le trauma de l’esclavage et de la traite,  l’esprit-jazz inspire une création faite de résilience dont l’enjeu est de retrouver « le royaume perdu » (G. Mouëllic & K. Kwahulé, Frères de son). La perte, l’absence, mais aussi l’offrande et la dépense, sont au cœur de la dynamique créatrice de l’attitude jazz et c’est bien cette énergie que l’on retrouve dans les arts qui relèvent des esthétiques jazz, que ce soit le théâtre ou la danse, comme le cinéma ou la peinture. Traversées par la culture biblique, l’animisme, le vaudou, les esthétiques jazz instaurent une relation particulière avec l’invisible et l’au-delà,  avec le divin aussi et le sacré. Interroger la métaphysique du jazz et la manière dont elle se déploie dans les arts sera le grand enjeu de cette nouvelle édition des rencontres « Esthétique(s) jazz ». 

La relation spirituelle de très nombreux musiciens de jazz à une certaine mystique de la musique fait intrinsèquement partie de l’histoire et de l’esthétique du jazz (Jason Bivins, Spirits Rejoice ! Jazz and American Religion), que cette spiritualité soit pleinement assumée et revendiquée comme telle (John Coltrane bien sûr, mais aussi Pharoah Sanders, Wadada Leo Smith...), ou même simplement suggérée (Ornette Coleman…), voire plus ou moins cachée (franc-maçonnerie, Chick Corea...). La question est alors de savoir ce qui se joue du jazz dans ces relations entre mystique et musique. 

Non seulement le jazz peut être abordé comme une musique sacrée (Raphaël Imbert, Jazz Supreme), mais les formes dramatiques inspirées par le jazz sont aussi travaillées par des rituels funèbres qui convoquent voix d’outre-tombe, ombres, spectres et fantômes (Gianni-Grégory Fornet, Enzo Cormann, David Lescot, Suzan-Lori Parks, Koffi Kwahulé, Kossi Efoui, Dieudonné Niangouna, Alfred Alexandre, Léonora Miano…), comme la créativité jazz dans le cinéma, l’audiovisuel et l’animation (Hallelujah, Cabin in the Sky, Treme…). Les pratiques chorégraphiques jouent également sur des effets de transe et d’ectoplasme (Wanjuru Kamuyu, Abdou Ngome, Bintou Dembélé…), comme les recherches plastiques et performatives (Jean-Michel Basquiat, Kara Walker, Rosana Paulino, Alexis Peskine, Anna Tjé, Patricia Donatien, Rebecca Chaillon…) qui se font prières et quête d’invisible pour libérer « l’ autre corps », le corps du rêve de l’esclave, ce corps sacré et spirituel, fantomal, ce corps qui n’appartient plus au maître, qui se fait « corps marron », corps volatile ou corps lumière (S. Chalaye, Corps marron).

Ces rencontres transdisciplinaires s’adressent aux universitaires, aux artistes, comme aux  amateurs et critiques. Les propositions de contribution peuvent prendre la forme de communications scientifiques de 15 minutes, mais aussi de performances artistiques ou de témoignages. Elles doivent être transmises en fichier word sous la forme d’un résumé de 1000 signes maximum complété par une bio-bibliographie de 600 signes environ, 

avant le 1er juillet 2019,

à

s.chalaye@aliceadsl.fr 

pierre.letessier@sorbonne.nouvelle.fr