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Traduire le culinaire / Culinary Translation (Lille)

Traduire le culinaire / Culinary Translation (Lille)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Mickaël Mariaule)

CFP colloque « Traduire le culinaire / Culinary Translation »

Mickaël MARIAULE – Samuel TRAINOR

Université de Lille /  Laboratoire CECILLE (EA 4074)

18-20 mars 2020

 

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Traduction et culinaire. Deux faits universels qui se pratiquent quotidiennement depuis la nuit des temps, qui font chacun de leur côté l’objet de nombreuses études et que nous avons choisi d’associer à l’occasion d’un colloque international qui se tiendra à l’université de Lille du 18 au 20 mars 2020.

La traduction et le culinaire ont en effet ceci de passionnant qu’ils combinent deux mouvements contraires en ce qu’ils sont à la fois universels dans leur portée, comme nous venons de le signaler, mais également éminemment culturels : Larbaud (1997 : 89) ne peut pas ne pas penser à Brillat-Savarin (« Dis moi ce que tu manges,  je te dirai ce que tu es » [1825] 2017, Aphorisme IV, p. 19) quand il écrit  « Dis moi qui tu traduis, je te dirai qui tu es » (1946 : 95).

Deux activités largement étudiées mais aussi et surtout deux activités très ancrées dans la pratique. Ce colloque, prolongement du séminaire organisé en 2018-2019, aura pour vocation d’associer des chercheurs dans des domaines aussi divers que la traductologie, les études culinaires, la sociologie, la linguistique, les études transculturelles, l’histoire, la littérature, les sciences de l’information et de la communication, etc. mais également des praticiens, qu’ils soient traducteurs, chefs, journalistes, critiques ou professionnels du monde de la gastronomie.

Si chacun semble savoir de quoi il retourne lorsqu’on évoque la traduction, à savoir le passage d’une langue A à une langue B, il convient de rappeler que la traduction peut aussi se faire au sein d’une même langue (ce que Jakobson a appelé traduction intralinguale) et le culinaire en est un des lieux de prédilection. La traduction peut enfin revêtir une 3e forme (toujours selon Jakobson) et prendre les traits de la traduction intersémiotique, que nous appelons plus volontiers adaptation.

Mais qu’est-ce que la traduction quand il s’agit du culinaire ? Ne s’agit-il pas plutôt d’adaptation ?

Adapter… ce mot, qu’on affuble parfois de tous les maux, a t-il la même signification pour le cuisinier que pour le traducteur qui… adapte une recette (à ses propres goûts, ses propres envies ou par nécessité pratique pour le 1er / pour la culture d’accueil pour le second)? L’adaptation n’est pas uniquement le fait des traducteurs culinaires, des traducteurs techniques mais également des traducteurs littéraires : pourquoi le Christmas pudding se mue-t-il en effet en bûche de Noël dans Harry Potter alors que la traduction d’une recette de Christmas pudding aura pour but de confectionner un Christmas pudding et pas une bûche de Noël. La traduction est vraiment un parcours semé d’em…bûches dont le culinaire n’est pas la moindre.

Le culinaire en traduction, de quoi s’agit-il exactement ? Le culinaire ce n’est pas seulement la nourriture, ce ne sont pas seulement des recettes, des noms de plats. Le culinaire se divise en sous-champs parmi lesquels on peut citer les boissons comme le thé, le café, la bière ou encore le vin, là aussi produits éminemment culturels qui donnent lieu à des rituels de dégustation qui ont leur vocabulaire et leur style propres et auxquels les traducteurs ont parfois à se frotter.

Faut-il cuisiner pour traduire le culinaire : c’est la cuisine qui s’invite dans la traduction… Faut-il traduire pour cuisiner ou lorsqu’on est confronté au culinaire ? Là c’est la traduction qui s’invite dans la cuisine…

Traduction et cuisine, cuisine et traduction, les 2 termes du couple s’inversent et se trouvent plus intimement liés qu’on ne pourrait le croire de prime abord.

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Le colloque, par la nature de la traductologie qui prend pour objet d’étude la traduction, se veut transdisciplinaire et pourra accueillir des communications sur les thèmes suivants (liste non exhaustive) :

Traduction intralinguale / Sciences de l’information et de la communication:

Langue du culinaire et de la gastronomie (différence entre les 2 ?) : ustensiles, techniques, noms de plats, onomastique, recettes, notes de dégustation

Traduction / Traductologie:

Traduction spécialisée : livres de cuisine, menus, publicités, étiquettes, emballages, sites web, blogs, notices d’accessoires, documents industriels, textes médicaux (allergies alimentaires, interdictions, nutrition, etc).

Traduction intersémiotique : traduction audiovisuelle, sous-titrage, doublage, sous-titrage pour les malentendants, voice-over pour les malvoyants, etc.

Aspects culturels, politiques, sociologiques etc. :

Doit-on traduire ou adapter ? Quelles sont les différences? Perspectives sociologiques et anthropologiques

Le culinaire dans la construction, via la traduction, de l’identité. Rapport Même / Autre (Benjamin Pain vs Brot ; Berman, Venuti, etc.)

Lexiculturel / culturème

Le culinaire comme métaphore de la traduction, et la traduction comme métaphore culinaire

Aspects politiques: droits des animaux, droits des ouvriers, commerce équitable, végétarianisme, alimentation biologique, biodynamie, utilisation des produits chimiques, féminisme, l’absence (faim, famine, régimes, etc.)

Littérature et journalisme

Traduire le culinaire dans la littérature : quelles sont les stratégies mises en œuvre par le traducteur par exemple ?

Aspects démoniques : cannibalisme, vampirisme, poison...

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Mots-clés : traduction, adaptation, doublage, sous-titrage, terminologie, lexicographie, communication, culinaire, gastronomie, alimentation, recettes, menus, dégustation, culture

Langues de communication :

Anglais et français

Toutes les aires géographiques et chronologiques ainsi que toutes les langues d’étude sont les bienvenues.

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Calendrier

Proposition de communication (en anglais ou en français) d’environ 500 mots, accompagnée d’une brève bio-bibliographie, à envoyer conjointement pour le 1er septembre à :

Mickael Mariaule : mickael.mariaule@univ-lille.fr

Samuel Trainor : samuel.trainor@univ-lille.fr

Notification d’acceptation pour le 30 septembre

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Translation and the culinary arts are universal human activities. Both have been practised since time immemorial. They are also eminently cultural. When Larbaud says “you are who you translate” (“Dis moi qui tu traduis, je te dirai qui tu es” – 1946: 95), he is obviously thinking of Brillat-Savarin’s aphorism, “you are what you eat” (“Dis moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es” – [1825] 2017, Aphorisme IV, p. 19). Each has long been an object of investigation in the humanities and beyond, and the recent growth of research in the field of Translation Studies has been mirrored in the field of Food Studies. It is also arguable that they are historically inextricable, being intertwined domains of intercultural transfer. The two earliest cookery books in the French and English languages (the Viandier of Taillevert and The Forme of Cury, both published in the fourteenth century) contained rival adaptations of recipes from the Latin Liber de Coquina. In fact, it seems curious that the complementary areas of investigation have not been combined more often. We have therefore decided to marry these two ingredients at an international conference to be held at the University of Lille, France, from 18 to 20 March 2020.

These burgeoning and dynamic research fields concern activities that are also highly practical vocations. The interdisciplinary conference, which will mark the culmination of a seminar programme organised throughout 2018-2019, will seek not only to associate experts in various academic domains – translation studies, food studies, linguistics, sociology, intercultural studies, communication science, history, literature, environmental studies, and so on – but also to bring together researchers and practitioners: translators and LSP professionals, chefs, food and drink industry professionals, culinary journalists etc.

The term “translation” is broadly understood to mean the transfer from a language A to a language B, but it is worth highlighting the fact that translation can also occur within what is normally considered to be the same language (Jakobson’s “intralingual translation”). Verbal communication within the culinary field would seem to be a particularly fertile environment for this kind of “rewording”. Jakobson also describes a third form: intersemiotic translation – the transfer from one symbolic system to another – which is often referred to as “adaptation”.

But what actually is culinary translation? Is it not, in fact, always a matter of “adaptation”? Does this loaded word, which is occasionally used to encapsulate a whole host of supposed indiscretions, have the same meaning for the cook as it does for the translator? It is a question of functionality. The former might adapt a recipe to suit his or her own tastes, or those of guests, or for reasons of practical necessity. The latter might do so to suit the realities of the target culture. And adaptation is not only within the remit of specialist culinary translators. It is also common among literary translators: why, in the French version of Harry Potter, does a Christmas pudding mutate into a French Yule log (buche de Noel), while the goal of a

recipe for Christmas pudding would always be the successful cooking of a Christmas pudding, and never a Yule log? Culinary and translatorial considerations can sometimes find themselves at loggerheads. The proof of the pudding is in the eating, but first we need to decide what the pudding actually is.

What, for example, do we mean by “culinary” in the context of translation? The term not only refers to food and its preparation – recipes, names of dishes, descriptions, menus, advertising, agriculture, cookery equipment, catering terminology, and so on. It also covers a range of sub-categories, including drinks: tea and coffee, beer and wine. These are themselves culturally inflected phenomena with associated rituals of social interaction and tasting, which have their own vocabularies and styles. A translator might be called upon to deal with any and all of these things.

The ambition of this conference is to establish a truly multidisciplinary conversation that is capable of addressing these kinds of fundamental issues, whilst developing the myriad possibilities of its research interactions. Papers might cover any of the following topic areas (non-exhaustive list):

Intralingual Translation / Information and Communication Studies

• Culinary and gastronomic languages (the difference between the two?); tools and utensils, techniques, names and descriptions of dishes, culinary onomastics, recipes, tasting notes, etc.

Professional / Technical Translation

  • Specialised translation: cookery books, menus, advertising/publicity, labels/packaging, websites, instruction manuals, industrial documents, medical texts (nutrition science, food allergies, etc.) 

  • Intersemiotic translation: audiovisual translation, multimodal translation, text/image integration, dubbing, subtitling (interlingual and SDH), audio-description, sign language interpretation, etc. 


Cultural, political and sociological aspects

  • Cultural adaptations: sociological, ethnological and anthropological perspectives 

  • Culinary traditions and the construction of identities via translation. Relationships between Other 
and Self, global and local, etc. (Levinas; Benjamin pain vs Brot; Berman, Venuti, Cronin) 

  • Lexiculture and culturemes 

  • Culinary metaphors in translation, and translation as a culinary metaphor 

  • Political issues: animal rights, workers’ rights, migration, fair trade, vegetarianism/veganism, ecology, organic vs chemical farming, biodiversity, feminism, privation (hunger, famine, dieting), etc. 


Literary and journalistic translation

  • Culinary elements of literary translation: e.g. what strategies are employed by translators? 

  • Fantastic and demonic culinary aspects of literary translation: e.g. fictional food and drink, invented 
culinary cultures, magic potions, cannibalism, vampirism, poison

Keywords: translation, adaptation, dubbing, subtitling, terminology, lexicography, communication, culinary, gastronomy, cookery, food, drink, recipes, menus, tasting, culture, literature, ecology 


Conference Languages: English and French
(Research topics related to any and all geographical locations, historical periods and languages of study are 
welcome, as are joint proposals from research groups for a relevant panel or round table.)


Submission guidelines: An abstract of up to 500 words, with a brief biographical note, to be sent to both 
Mickael MARIAULE : mickael.mariaule@univ-lille.fr and Sam TRAINOR : samuel.trainor@univ-lille.fr

Proposal deadline: 1 September 2019. (Notification of accepted papers: 30 September 2019.)