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Genre et alimentation (Aix-en-Provence)

Genre et alimentation (Aix-en-Provence)

Publié le par Marc Escola (Source : Anne Isabelle François)

Workshop « Genre et alimentation »  

Responsables : Susanne Böhmisch (ÉCHANGES, AMU), Anne Isabelle François (CERC, Sorbonne Nouvelle et GIS Institut du Genre)

7 et 8 novembre 2024

Aix-Marseille Université

UFR ALLSH, Aix-en-Provence  

Depuis le début du XXIe siècle, l’investissement de la nourriture comme objet de recherche connaît un regain important, donnant lieu à un champ scientifique particulièrement ouvert à l’interdisciplinarité et l’interculturalité, nommé parfois food studies ou Kulinaristik. Parmi les aspects étudiés autour de l’alimentation envisagée par quelques précurseurs comme « fait social total » (Marcel Mauss, 1925) ou « système sémiologique » (Roland Barthes, 1957) figurent sa dimension hybride entre matière et signe ; les mécanismes d’incorporation du monde, de l’autre ; les constructions identitaires ; le rapport à l’imaginaire (« nous nous nourrissons de nutriments, mais aussi d’imaginaire[1] »). L’alimentation précisément est un vaste champ où s’entrecroisent le biologique et le social, où se structurent et se reproduisent des ordres symboliques, des pratiques culturelles, où se brouillent et se redéfinissent les frontières entre le moi et l’autre, où se manifestent également différentes représentations de genre et où se performe le genre (Monika Setzwein, 2004). Il suffit de penser à la division genrée entre l’activité de cuisine quotidienne et la « grande » cuisine à laquelle est associée le prestige de la créativité et du savoir, ou bien aux analogies genrées entre nourriture et sexualité (chair à consommer) qui font partie intégrante de nos cultures visuelles et textuelles depuis longtemps. On peut rappeler les thèses de Pierre Bourdieu sur les différentes manières de manger et les différents aliments choisis pour correspondre à une idée de féminité ou masculinité (La distinction, 1979), ou bien la polémique déclenchée en France en septembre 2022 à partir d’une phrase prononcée par Sandrine Rousseau (Europe Écologie Les Verts) : « Il faut changer de mentalité pour que manger une entrecôte cuite sur un barbecue ne soit plus un symbole de virilité ». 

Pourtant, le croisement des food et gender studies est un champ encore peu investi dans la recherche, même si les travaux commencent à se multiplier (comme en témoigne ainsi l’appel « Genre et alimentation de l’Antiquité à nos jours » de la revue Genre & Histoire : https://journals.openedition.org/genrehistoire/7868). Ce croisement permet d’analyser la manière dont les pratiques et symboliques alimentaires participent à la construction genrée d’identités ainsi que la manière dont normes, pouvoir, genre et nourriture s’entremêlent. L’anthropologue américaine Carole Counihan a été une pionnière dans le domaine (The Anthropology of Food and Body. Gender, Meaning and Power, 1999), mettant en lumière les inégalités genrées persistantes dans le domaine alimentaire, alors que les femmes ont traditionnellement la responsabilité de nourrir les autres. Les objets culturels et les imaginaires constituent un terrain d’examen par excellence pour examiner ces articulations dans leurs enjeux et modalités. Le croisement du genre et de l’alimentation permet ainsi d’analyser comment la littérature, les arts, la scène, la langue s’emparent de la sémantique nourricière, s’il y a consolidation ou transgression des normes genrées, comment le genre s’y performe, et quelles nouvelles esthétiques, éthiques ou pensées en résultent.

Nous proposons pour ce workshop d’aborder ce questionnement sous quatre axes :

Axe 1 : Genre, alimentation et avant-gardes

Il existe un grand nombre de transgressions, réappropriations et re-sémantisations du champ alimentaire genré dans des approches féministes, notamment dans des corpus littéraires et artistiques depuis une cinquantaine d’années. Les avant-gardes féministes des années 1970 ont ainsi apporté un vivier d’œuvres et de pensées qui revisitent le champ culinaire et le motif de la femme nourricière. Il s’agira dans cet axe en particulier de penser l’articulation entre genre, alimentation et avant-garde. Il serait par exemple possible d’analyser la dramaturgie des cuisines, l’usage fait d’ustensiles de cuisine et d’aliments ; les déconstructions, parodies, métamorphoses de la femme nourricière ; l’aliment comme medium de l’avant-garde féministe. On pourrait également analyser les liens entre nourriture, oralité et sexualité tels que les artistes féministes ou queer s’en emparent, des années 1970 à aujourd’hui. Qu’est-ce qui arrive par exemple aux représentations et discours portant sur la gourmandise et la voracité prétendument « féminines », ou sur le goût carnivore prétendument « viril » ? Que se passe-t-il lorsque celle dont les deux options ont été longtemps de « faire à manger ou se faire manger[2] » devient mangeuse ou dévoreuse elle-même ? Entre le premier numéro de la revue Sorcières qui a été consacré à ce sujet (« La nourriture », 1975), et les mouvements #body positive ou fat acceptance du monde contemporain, qu’est-ce que les avant-gardes ont dit, déconstruit, déplacé à propos du lien entre nourriture et genre ? 

Axe 2 : Genre, alimentation et normativités

Pour le sociologue français Claude Fischler, le « paradoxe de l’omnivore » et la logique de l’incorporation constituent les ressorts anthropologiques du rapport de l’humain à l’alimentation, la bouche jouant le rôle d’un « check point de l’incorporation[3] ». La bouche n’est pas seulement « un sas entre l’intérieur du corps et le monde[4] », un support symbolique des rapports dedans-dehors, mais également un organe fort investi de fantasmes, un carrefour entre nourriture, mots, sexualités, un « lieu de transit corporel surinvesti par l’humain, qui rompt, à cet endroit, son isolement existentiel en faisant communiquer l’extérieur et l’intérieur[5] ». Le sociologue allemand Hartmut Rosa évoque le rôle de la nourriture dans le réseau de liens que l’être humain crée avec le monde qui l’entoure, ainsi que la fragilité de ces liens, voire l’aliénation qui se produit quand ils dysfonctionnent ou se perdent. L’acte de manger et de boire contient d’après lui une capacité importante de transformation du monde. Ce que nous incorporons de ce monde, et comment nous le faisons, a des effets sur notre sentiment de bien-être, sur notre santé, sur notre état cognitif. Notre corps extrait de la nourriture que nous absorbons tout ce dont il a besoin et élimine le reste : « Die Welt wird nicht einfach (ausschnitthaft) angeeignet im Sinne eines einfachen Einverleibens, sondern sie wird im Prozess auch transformiert, und in diesem Vorgang der Weltverwandlung reproduziert und verwandelt sich auch das Subjekt.[6] »  

Or, dans ce processus de transformation du monde et du sujet se manifeste aussi un grand nombre de pathologies, comme l’anorexie ou la boulimie, et s’opèrent des transgressions de tabous, comme avec le cannibalisme ou le vampirisme. Que nous disent ces pathologies et transgressions sur l’humain, sur son rapport au monde, à l’autre ? En quoi ces pathologies et transgressions sont-elles construites et pensées comme fondamentalement genrées ? Comment les écrivain·es, artistes, penseur·es mettent-ils et elles en scène ces (dys)fonctionnements ? Que nous disent-ils et elles alors sur la relation du sujet au monde, sur les constructions identitaires, sur la faim? Peut-on par exemple y repérer différents imaginaires genrés autour des graisses et du sucre ? Comment ces imaginaires structurent-ils nos conceptions et représentations du genre aujourd’hui comme hier ?

Axe 3 : Genre, alimentation et interculturalité

Le champ alimentaire prouve à quel point le corps n’est pas clôturé, mais profondément poreux et ouvert à l’autre : « l’exogène est un élément de l’organisme, de tout organisme : pour vivre, les animaux, y compris les animaux humains, ingèrent, absorbent, inhalent des éléments du monde extérieur. Ainsi est-il impossible que le corps humain, s’il veut vivre, soit fermé à ce qui lui est extérieur. Sa vie réside dans l’interaction avec l’externalité.[7] » Cet autre peut aussi être une culture autre. L’alimentation et la nourriture sont par excellence des marqueurs culturels et des points d’identification qui donnent aussi lieu à des déplacements et fluidités, au gré des mouvements personnels ou collectifs (migrations choisies ou forcées, mondialisation, etc.). Que nous disent les pratiques et représentations autour de la nourriture sur le fonctionnement d’une culture, sur la compréhension de soi d’une nation ? Quels interdits, quels tabous, quels mécanismes d’inclusion, d’exclusion, de stigmatisation relève-t-on ? Et comment se fait la rencontre d’une autre culture par le biais de la nourriture, quelles expériences de la nourriture peut-on vivre lors d’un exil ? Réfléchir aux questions d’interculturalité dans le champ alimentaire d’un point de vue genre semble particulièrement stimulant. On pourrait interroger tout un pan de la littérature interculturelle (franco-allemand, germano-slave, franco-slave et autres) sur le rôle joué par la nourriture ou associé à la nourriture lors de migrations, dans des contextes d’hybridation de cultures et d’identités ; le rôle joué par les traditions alimentaires, les rituels, la famille dans le contact avec une autre culture ; voire même les stratégies d’affirmations identitaires culinaires, toujours d’un point de vue du genre, dans ce contexte entre les cultures. 

Axe 4 : Avenir de l’alimentation et perspectives genrées

Capitalisme écocide, réchauffement climatique, pandémies : l’alimentation, voire l’insécurité alimentaire se situe au cœur des politiques d’aujourd’hui et de demain. Pour Judith Butler, face à une logique de productivité sans frein, qui rend notre monde de plus en plus inhabitable, et ainsi nos vies de plus en plus invivables, et avec l’expérience de la pandémie où la porosité des corps est devenue une question de vie et de mort, il s’agit de réviser les concepts politiques et fonder une nouvelle éthique qui tient compte de l’interdépendance fondamentale des êtres et nations. Nous ne sommes pas des entités isolées et séparées, nos vies sont entremêlées de manière quotidienne, notamment par le fait de respirer et de manger, « notre relation est intermédiée par la terre, par l’air, par la nourriture[8] » et elle met en avant l’urgence d’une éthique du care, « le souci et le sentiment de responsabilité à l’endroit des animaux, des arbres et des rivières[9] », afin de réduire les inégalités sociales et genrées et de préserver un monde habitable en reconnaissant notre co-dépendance. 

On pourra s’interroger sur la place du genre et de la nourriture dans l’éthique du care, sur l’apport des théories écoféministes quant à un monde plus égalitaire et plus respectueux du vivant, de la terre. On pourra analyser, dans une perspective genrée, les mutations qui sont en train de se produire eu égard aux enjeux environnementaux, à la sensibilité croissante face à la maltraitance animale et à la notion du vivant dans l’alimentation, en lien avec la montée du végétarisme et du véganisme (Donna Haraway). On peut considérer l’acte alimentaire comme le point de départ d’un nouveau contrat social, intégrant les enjeux écologiques (Corine Pelluchon). Quelles pratiques, représentations, évolutions peut-on observer ? Qu’en est-il des liens entre alimentation et bio-pouvoir, lorsque la politique s’ingère massivement dans le comportement alimentaire et cherche à réguler le corps individuel et social ? Qu’en est-il du genre dans la moralisation croissante de tout ce qui touche la nourriture dans la société contemporaine (Monika Setzwein) ? Et comment les littératures et les arts nous permettent-ils de penser l’alimentation du futur ?

[1] Claude Fischler, L’homnivore. Le goût, la cuisine et le corps, Paris, Odile Jacob, coll. Points, 1990/1993 nouvelle édition corrigée, p. 14.
[2] Lauren Malka, Mangeuses. Histoire de celles qui dévorent, savourent ou se privent à l’excès, Paris, Éditions Les Pérégrines, coll. « GENRE ! », 2023.
[3] Fischler, L’homnivore, op. cit., p. 71.
[4] Ibid., p. 126.
[5] Gisèle Harrus-Révidi, Psychanalyse de la gourmandise, Paris, Payot, 1994, p. 9-10.
[6] Hartmut Rosa, Resonanz. Eine Soziologie der Weltbeziehung, Frankfurt a. M., Suhrkamp, 2016/2019, p. 100.
[7] Judith Butler, Dans quel monde vivons-nous ? Phénoménologie de la pandémie (What World Is This ? A Pandemic Phenomenology, 2022), traduit de l’anglais par Christophe Jaquet, Paris, Flammarion, 2023, p. 19.
[8] Ibid., p. 87.
[9] Val Plumwood, « La nature, le moi et le genre : féminisme, philosophie environnementale et critique du rationalisme », trad. Hicham-Stéphane Afeissa, Cahiers du Genre 2015/2, n° 59, p. 21-47, ici p. 26. [https://www.cairn.info/revue-cahiers-du-genre-2015-2-page-21.htm]

Modalités pratiques :

Organisation: Susanne Böhmisch, Anne Isabelle François

Après un premier cycle de séminaires organisé par le laboratoire ÉCHANGES (Aix-Marseille Université) en 2023/24 sur « La nourriture – discours, pratiques, représentations », qui proposait des éclairages historiques, sociologiques, interculturels, linguistiques, littéraires et scéniques, et qui comportait déjà quelques interventions sur le lien entre alimentation et genre, notre workshop souhaite aborder la thématique uniquement dans une perspective genrée. 

Les interventions seront brèves (max. 25 min) et donneront des pistes de recherche qui seront discutées ensemble. L’objectif est de créer un réseau national et international autour du croisement entre food et gender studies, de préparer un grand colloque pour début 2026 ainsi qu’un projet de plus grande envergure (type Horizon Europe). Un second objectif de ce workshop et des manifestations qui suivront sera de faire dialoguer jeunes chercheur·es et chercheur·es confirmé·es sur ces sujets porteurs qui s’inscrivent au cœur d’interrogations sociétales contemporaines.

Le format du workshop doit permettre l’échange le plus riche et nourri possible. Seront privilégiées les propositions qui présentent des approches conceptuelles, des perspectives exploratoires, des questionnements ouverts et des pistes de recherche émergents plutôt que des études de cas achevées.

Sont attendues des propositions qui :

-       s’inscrivent dans un ou plusieurs des quatre axes

-       ont pour objet d’étude des corpus littéraires et/ou scéniques et/ou artistiques 

-       portent sur les espaces de langues allemande, française et slave, ainsi que leurs interactions et circulations au sein de ces espaces. Des ouvertures comparatistes vers d’autres langues et espaces sont bienvenues.

Les langues de travail sont le français et l’allemand.

Les propositions doivent comprendre : un titre, un résumé d’environ 400 mots, des mots-clés, une courte notice bio-bibliographique (indiquant le statut, l’université et le laboratoire de rattachement). 

Elles devront être envoyées conjointement aux adresses suivantes au plus tard le 2 avril 2024 : susanne.bohmisch@univ-amu.fr et anne-isabelle.francois@sorbonne-nouvelle.fr 

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Bibliographie succincte :

Carol J. ADAMS, The Sexual Politics of Meat: A Feminist-Vegetarian Critical Theory, New York, Continuum, 1991

Eva BARLÖSIUS, Soziologie des Essens ; eine sozial- und kulturwissenschaftliche Einführung in die Ernährungsforschung, Weinheim & München, Juventa Verlag, 1999

Judith BUTLER, Dans quel monde vivons-nous ? Phénoménologie de la pandémie (What World Is This ? A Pandemic Phenomenology, 2022), traduit de l’anglais par Christophe Jaquet, Paris, Flammarion, 2023

Maxime CERVULLE, Marion COVILLE, Nelly QUEMENER, éd., Revue POLI – Politique de l’image n° 7 : « Les imaginaires comestibles », 2013

Solenne CAROF, Grossophobie : sociologie d’une discrimination invisible, Paris, Éditions de la Maison des Sciences de l’Homme, 2021

Kim CHERNIM, The Hungry Self. Women, Eating and Identity, Londres, Virago, 1986

Carole COUNIHAN, The Anthropology of Food and Body: Gender, Meaning and Power, Routledge, 2018

Tristan FOURNIER, Julie JARTY, Nathalie LAPEYRE et Priscille TOURAILLE, « L’alimentation, arme du genre », Journal des anthropologues, n° 140-141, 2015, p. 19-49. [https://journals.openedition.org/jda/6022]

Claude FISCHLER, L’homnivore. Le goût, la cuisine et le corps, Paris, Odile Jacob, 1990/1993 nouvelle édition corrigée

Donna HARAWAY, Vivre avec le Trouble, trad. Vivien García, Vaulx-en-Velin, Les Éditions des mondes à faire, 2020

bell HOOKS, « Eating the Other: Desire and Resistance » (Black Looks: Race and Representation, 1992), Media and Cultural Studies. KeyWorks, éd. révisée, éd. Meenakshi Gigi Durham, Douglas M. Kellner, Oxford, Blackwell, 2006, p. 366-380

Gunther HIRSCHFELDER, Angelika PLOEGER, Gesa SCHÖNBERGER (Hrsg.), Die Zukunft auf dem Tisch: Analysen, Trends und Perspektiven der Ernährung von morgen, Wiesbaden, Verlag für Sozialwissenschaften, 2011

Gunther HIRSCHFELDER, Angelika PLOEGER, Jana RÜCKERT, Gesa SCHÖNBERGER (Hrsg.), Was der Mensch essen darf. Ökonomischer Zwang, ökologisches Gewissen und globale Konflikte, Wiesbaden, Verlag für Sozialwissenschaften, 2015

Nelly LABÈRE, Gastrono(r)mie : naissance de la littérature gastronomique, Paris, Honoré Champion, 2021

Corine PELLUCHON, Les nourritures. Philosophie du corps politique, Paris, Seuil, 2015

Val PLUMWOOD, « La nature, le moi et le genre : féminisme, philosophie environnementale et critique du rationalisme », trad. Hicham-Stéphane Afeissa, Cahiers du Genre 2015/2, n° 59, p. 21-47. [https://www.cairn.info/revue-cahiers-du-genre-2015-2-page-21.htm]

Elspeth PROBYN, Carnal Appetites: Food Sex Identities, Londres, Routledge, 2000

Francesca RIGOTTI, Philosophie in der Küche. Kleine Kritik der kulinarischen Vernunft, München, 2002

Sarah SCEATS, Food, Consumption and the Body in Contemporary Women’s Fiction, Cambridge, Cambridge UP, 2000

Monika SETZWEIN, Ernährung–Körper–Geschlecht. Zur sozialen Konstruktion von Geschlecht im kulinarischen Kontext, Wiesbaden, VS Verlag für Sozialwissenschaften, 2004

Hans-Jürgen TEUTEBERG, Essen und kulturelle Identität : europäische Perspektiven, Berlin, Akademie-Verlag, 1997

Joan TRONTO, Un monde vulnérable, pour une politique du care, trad. Hervé Maury, préface inédite de l’auteure, Paris, La Découverte, coll. « textes à l’appui », 2009

Alois WIERLACHER, Regina BENDIX (Hrsg.), Kulinaristik. Forschung-Lehre-Praxis, Berlin, LIT Verlag (= Reihe Wissenschaftsforum Kulinaristik, Bd. 1), 2008