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La littérature voyageuse du Québec vue par les lecteurs et les lectrices des pays parcourus

La littérature voyageuse du Québec vue par les lecteurs et les lectrices des pays parcourus

Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne (Source : Pierre Rajotte)

Le colloque invite des québécistes qui ne sont pas originaires du Québec à analyser des récits québécois se déroulant dans leur propre pays, de manière à examiner et à interpréter la représentation qui en est donnée.

Les écrivains et écrivaines du Québec, en effet, se sont avérés depuis longtemps de grands voyageurs. Au XIXe siècle etau début du XXe, de nombreux écrits (journaux, correspondance, récits, etc.) sont publiés dans le but de faire visiter le monde à un lectorat de plus en plus intéressé par ce qui s’y passe. On décrit alors l’Ailleurs tout en établissant un système de comparaison avec l’Ici. À partir des années 1930, les pays étrangers deviennent le décor de récits de fiction de plus en plus nombreux. La France et les États- Unis demeurent les destinations les plus courantes, mais la littérature du Québec tendra vers une diversification toujours plus grande, si bien qu’on observe un corpus abondant de romans qui entraînent leurs protagonistes en Inde, au Mexique ou en Chine, pour ne mentionner ici que quelques exemples. Cet attrait pour l’Ailleurs est tellement frappant qu’il a commencé à inquiéter des idéologues du « chez soi avant tout », tandis que d’autres y ont vu, au contraire, un signe positif d’ouverture au monde.

 Jusqu’à présent peu d’études approfondies ont tenté de circonscrire et de comprendre les divers enjeux reliés au fait d’élaborer un regard québécois sur les autres pays du monde. Une série de questions se posent en effet quant à lamanière dont ces ailleurs sont abordés, décrits et symbolisés : quelle est la part des stéréotypes dans ces représentations? Part-on à la découverte de l’autre ou bien de soi à travers l’autre? Dans quelle mesure aussi le regard des voyageurs et voyageuses peut-il amener le lecteur du pays décrit à se reconnaître ou, au contraire, à se percevoir autrement ? Comment s’établit dans les textes ce rapport entre le soi et l’autre? Jusqu’à quel point ce rapport entraîne-t-il une transformation réciproque? Qu’en est-il du jeu des identifications et contre-indentifications, de l’attrait et del’hostilité? Enfin, comment de tels récits favorisent-ils des transferts culturels?

 Avec ce colloque, nous souhaitons donc renforcer le réseau des québécistes du monde entier autour d’objets littéraires qui témoignent des façons dont les écrits québécois (tant anglophones que francophones) donnent à voir, mobilisent,mettent en récit, etc. les cultures autres. Nous souhaitons ainsi accueillir des points de vue critiques et épistémologiques « de l’intérieur » posés sur ce corpus.