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(Dés)écrire l’écologie. Première approche interdisciplinaire (Paris Nanterre)

(Dés)écrire l’écologie. Première approche interdisciplinaire (Paris Nanterre)

Publié le par Marc Escola (Source : Alain Milon)

Colloque international

(Dés)écrire l’écologie. Première approche interdisciplinaire 

Université Paris Nanterre, Salle des conférences et Amphi Weber

Avec le soutien de l’Institut Universitaire de France (IUF), le HAR, le CELLE, l’INSPE-Paris-Sorbonne Université et l’Université de Technologie de Compiègne, laboratoire Costech 

Selon un certain nombre d’auteurs – philosophes ou scientifiques –, l’enjeu écologique requiert la remise en cause de notre pensée dite “moderne” ou “occidentale” et des gestes qui la structurent (la hiérarchie culture/nature par exemple). Mais qu’en est-il de l’écriture ? On sait que les contemporains (Blanchot, Barthes, Derrida...) ont affranchi l’écriture – et l’expérience dont elle procède – de sa subordination à la pensée et à la parole d’un auteur. Comment peut-elle aujourd’hui affronter la singularité et la gravité des questions écologiques ? 

Le problème concerne d’abord nos capacités – ou incapacités – à rendre compte du et des vivants. Comment assumer, par exemple, une écriture non-anthropomorphique de l’animal et de son irréductible étrangeté (H.S. Afeissa) : une écriture (littéraire, cinématographique, numérique...) qui, peut-être, porterait moins sur l’animal qu’elle ne viendrait de lui ? Comment l’écriture, en particulier scientifique, peut-elle rendre compte de la singulière complexité des écosystèmes et des milieux de vie au sein desquels nous sommes nous-mêmes essentiellement pris ? Faudrait-il donc qu’une nouvelle cosmogonie l’emporte sur la cosmologie, encore soumise à la langue des humains ? 

Mais ce problème de l’écriture engage également les transformations nécessaires de nos modes de vie et de nos façons d’être ensemble : comment écrire, loin de tout grand récit, les scénarii possibles – éventuellement utopiques – de ces transformations ? Comment assumer dans l’écriture – juridique, politique, philosophique... – l’injonction contradictoire selon laquelle l’humanité est aujourd’hui à la fois sommée de renoncer à ses privilèges au sein de la nature et engagée à assumer sa responsabilité unique dans la situation écologique qui est la nôtre (I. Krotlica) ? De telles exigences conduisent, semble-t-il, à problématiser et à transformer en profondeur nos modes d’écriture : à désécrire ? 

Nous proposons dans ce premier colloque de traiter cet enjeu et ces questions de manière résolument multidisciplinaire. Les contributions proposées pourront, le cas échéant, privilégier l’examen de pratiques d’écriture émergentes (littéraire, cinématographique ou numérique, scientifique, juridique ou politique...).

 
Programme 

Mercredi 22 mai 2024 

Bât B, Salle des conférences
9h30 : Hugues Choplin (Université de Technologie de Compiègne), Éric Hoppenot (Sorbonne Université), Alain Milon (Université Paris Nanterre)

Ouverture

- 10h : Luc Abadie (Institut d'Écologie et des Sciences de l'Environnement de Paris, Sorbonne Université) : Écrire les écosystèmes

- 11h : Eric Vidalenc (ADEME Hauts-de-France) : Scénariser la transition écologique en France 

- 12h : Pauline Milon (Université Aix-Marseille) : Analyse épistémologique de l’écriture du droit du système « Terre » 

Pause déjeuner : 13h - 14h

- 14h : Marine Aubry-Morici ( Paris-Sorbonne Nouvelle) : L’Éco Non-Fiction, un nouveau genre littéraire du XXIè siècle ? 

- 15h : Adina Balint (Université de Winnipeg, Canada) : Représentations du non-humain chez Clara Arnaud 

Pause : 16h

- 16h15 : Mara Magda Maftei (Université de Bucarest) : Fiction et environnement 

- 17h15 : Maud Lepers (EHESS-GSPR) : « Penser comme » un.e philosophe de l'environnement : analyse de la place du récit et des nouvelles écritures de la philosophie à l'aune de l'écologie 

Jeudi 23 Mai 2024 

Bâtiment de la Recherche Amphi Weber 

- 9h30 : Lucia Della Fontana (Sorbonne Université) : Réactiver les récits pour écrire le vivant : la fabulation spéculative

- 10h30 : Maxime Fecteau (Université du Québec à Montréal) : Scientifique et écrivaine à la fois. Une essayiste éco(ana)logique 

- 11h30 : Victoria Klein (Université de Montréal) : Enjeux sémiotiques attachés à une conception de la nature propre aux communautés autochtones du Nunavik

Pause déjeuner : 12h30-14h

- 14h : Emmanuelle Tabet (CNRS/CELLF Sorbonne université ) : Fragmentation et dépossession dans le carnet poétique contemporain : une écologie du regard autour de Pierre-Albert Jourdan 

- 15h : Bétina Hueto (Université Aix-Marseille) : L’animal gaze : l’anamorphose comme réécriture cinématographique du vivant 

Pause

- 16h15 : Olivier Lacasse (Sorbonne Nouvelle) : Crise écologique et crise esthétique. Réflexions autour de La Plaine de Gatien Élie 

- 17h15 : Table ronde .